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Eolien en mer : Macron annonce le lancement d’un énorme appel d’offres en 2025 pour doubler la capacité française

Le président a annoncé, ce mardi 28 novembre depuis les assises de l’économie de la mer à Nantes, un appel d’offres pour installer «une dizaine de parcs» en mer dans le but de produire 10 gigawatts en 2035.
Le premier parc éolien en mer en France en cours d'assemblage au large de Saint-Nazaire, en août 2022. (Caroline Paux/Hans Lucas.AFP)
publié le 28 novembre 2023 à 14h37

Dix ans pour doubler la production d’électricité d’origine éolienne en France. Le gouvernement lancera un énorme appel d’offres en 2025 pour l’installation de parcs éoliens en mer dans le but de produire 10 gigawatts en 2035, a annoncé ce mardi 28 novembre Emmanuel Macron lors des assises de l’économie de la mer à Nantes. «En 2025, on va déjà lancer 10 gigawatts, c’est-à-dire une dizaine de parcs qui entreront en vigueur en 2030-2035», a déclaré le chef de l’Etat. Une production de 10 GW est équivalente à la consommation annuelle électrique de 10 millions de foyers. La France compte à ce stade 8 GW de parcs offshore installés ou en projet.

«Donc on aura déjà de la visibilité», «c’est la première étape» avec 18 gigawatts installés en «2035», «et puis la suite jusqu’en 2050», a repris Emmanuel Macron. Car à plus long terme, l’objectif est d’atteindre 45 GW d’ici 25 ans, ce qui devrait faire de l’éolien en mer la deuxième source française de production d’électricité après le nucléaire. Emmanuel Macron a évoqué notamment «près de 200 millions d’euros» d’investissements pour que la France «soit un des leaders dans l’éolien flottant».

Le président a aussi affirmé que l’éolien en mer allait générer des «milliers d’emplois» pendant la construction, et rapporter 2,5 milliards d’euros de recettes «entre 2023 et 2035», qui permettront de «financer nos priorités». «Un tiers ira pour la pêche et donc je le dis pour nos pêcheurs : l’éolien en mer va nous permettre de financer 700 millions d’euros pour la pêche», a-t-il plaidé.

Un projet pilote dans l’hydrolien à la Hague, dans la Manche

«Il faut qu’on puisse développer de l’éolien en mer, fixe ou flottant, qui soit produit chez nous. Il y a une bonne règle, une bonne façon de faire pour cela, c’est prendre en compte les critères environnementaux» et «de sécurité», «de contrôle des données et de cyber», a-t-il encore insisté. «On va mettre ces critères sur toute la filière de l’éolien.»

Face aux polémiques récurrentes sur l’éolien, souvent critiqué, Emmanuel Macron a dit miser sur le débat public lancé par les autorités. «On met toutes les cartes sur la table et, pardon de le dire comme ça, mais on s’engueule une bonne fois pour toutes, de manière franche, et on évite de le faire au bout de cinq ans ou dix ans de projets.» Emmanuel Macron a enfin insisté pour faire en sorte d’éviter d’importer des éoliennes produites depuis «l’autre bout du monde», notamment en Chine et en Asie, au nom de la «souveraineté industrielle».

Par ailleurs, le président de la République a évoqué le lancement rapide, au cap de la Hague, dans la Manche, d’un «projet pilote pour essayer de repartir sur la bataille de l’hydrolien», «avec un soutien inédit de l’Etat de 65 millions d’euros». L’hydrolien consiste à utiliser les courants marins pour produire de l’énergie.