Une si longue attente. Initié il y a vingt ans sous Jacques Chirac, le chantier du premier EPR français, qui devait initialement être livré en 2012 (!), aura finalement connu trois autres Présidents de la République… Il vient de s’achever dans la douleur, avec douze ans de retard et des coûts multipliés par quatre : ce lundi 2 septembre 2024, à 21 heures, dans la salle de commande du réacteur édifié sur la centrale de Flamanville, près de Cherbourg dans la Manche, l’équipe de nuit d’EDF a débuté «les opérations de divergence nécessaires à la première réaction nucléaire» de l’EPR, alors qu’à Paris on attendait toujours la fumée blanche d’un nouveau Premier ministre nommé par Emmanuel Macron. Nul doute qu’entre deux «consultations» à l’Elysée, le chef de l’Etat aura apprécié la nouvelle à sa juste valeur, tant il a fait de la relance de l’atome un marqueur de sa présidence jupitérienne : après tant de déboires industriels et financiers, l’EPR de Flamanville va pouvoir enfin devenir une vitrine pour le «nouveau nucléaire» français.
«Les équipes de Flamanville 3 (dénomination officielle de ce réacteur EPR) sont dans les starting block pour lancer les opérations de divergence, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné à 17 heures l’accord pour ce premier démarrage, c’est un jalon historique pour ce projet»,