Menu
Libération
Fission impossible

EPR de Flamanville : et la première réaction nucléaire fut, après dix-sept ans dans le jus

Article réservé aux abonnés
Accusant douze ans de retard et 15 milliards d’euros de surcoût, le premier réacteur EPR français a enclenché sa première fission nucléaire ce lundi 2 septembre. Il devrait délivrer ses premiers électrons à la fin de l’automne à 25 % de sa puissance seulement, avant un démarrage à 100 % «dans quelques mois».
Emmanuel Macron présente le plan «France 2030» à Paris, le 12 octobre 2021. (Denis Allard/Libération)
publié le 2 septembre 2024 à 21h45

Une si longue attente. Initié il y a vingt ans sous Jacques Chirac, le chantier du premier EPR français, qui devait initialement être livré en 2012 (!), aura finalement connu trois autres Présidents de la République… Il vient de s’achever dans la douleur, avec douze ans de retard et des coûts multipliés par quatre : ce lundi 2 septembre 2024, à 21 heures, dans la salle de commande du réacteur édifié sur la centrale de Flamanville, près de Cherbourg dans la Manche, l’équipe de nuit d’EDF a débuté «les opérations de divergence nécessaires à la première réaction nucléaire» de l’EPR, alors qu’à Paris on attendait toujours la fumée blanche d’un nouveau Premier ministre nommé par Emmanuel Macron. Nul doute qu’entre deux «consultations» à l’Elysée, le chef de l’Etat aura apprécié la nouvelle à sa juste valeur, tant il a fait de la relance de l’atome un marqueur de sa présidence jupitérienne : après tant de déboires industriels et financiers, l’EPR de Flamanville va pouvoir enfin devenir une vitrine pour le «nouveau nucléaire» français.

«Les équipes de Flamanville 3 (dénomination officielle de ce réacteur EPR) sont dans les starting block pour lancer les opérations de divergence, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné à 17 heures l’accord pour ce premier démarrage, c’est un jalon historique pour ce projet»,