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Interview

Eric Coquerel : «La raison principale du dérapage budgétaire, c’est l’échec de la politique de l’offre et la croyance dans le ruissellement»

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Après six mois d’auditions, le président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la situation budgétaire de 2023 et 2024 expose ses conclusions du rapport. Et confirme sa première intuition : la situation est moins due à une dégradation de la conjoncture qu’à des prévisions trop optimistes.
Eric Coquerel, à Paris, le 9 avril 2025. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 9 avril 2025 à 20h31

Dans le huis clos de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale consacrée au dérapage des finances publiques en 2023 et en 2024, les députés ont adopté à l’unanimité, ce mercredi 9 avril, un volumineux rapport de près de 300 pages. Il aura fallu six mois d’enquête, 28 personnes auditionnées et quelque 750 notes des administrations. De quoi faire pour essayer de comprendre pourquoi les gouvernements successifs ont pu commettre de telles erreurs, dont la facture oscille entre 50 et 60 milliards d’euros, alors qu’aucune crise majeure n’était venue faire vaciller l’activité économique. Après un déficit public prévu à 4,9 % du produit intérieur brut en 2023, il s’est creusé à 5,5 %. Puis rebelote, et même pire en 2024, avec un déficit de 5,8 % au lieu des 4,4 % prévus.

A qui la faute ? Aux services de Bercy, comme l’a dit l’un des corapporteurs, le député Mathieu Lefèvre (EPR) ? A une suite de dissimulations et de dénis avec une dissolution qui aurait été décidée pour masquer l’ampleur du désastre, comme le soutient Eric Ciotti, l’autre rapporteur (UDR) ? En attendant la publication du rapport le 15 avril, le député Eric Coquere