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Eric Lombard, ministre de l’Economie, esprit de passerelle

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Le ministre de l’Economie, pour qui être macroniste et de gauche n’est pas incompatible, mise sur le dialogue et endosse le rôle de négociateur avec d’anciens compagnons socialistes afin d’éviter la censure.
Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, à Paris, le 10 janvier 2025. (Cha Gonzalez/Libération)
par Anne-Sophie Lechevallier et photo Cha Gonzalez
publié le 12 janvier 2025 à 20h04

L’été dernier, alors que Michel Barnier était entré à Matignon, Eric Lombard s’est vu proposer Bercy. «Lorsqu’on a mon parcours, refuser le poste de l’Economie et des Finances, c’est super dur. Ce n’est pas la même chose d’être dans un gouvernement pour dialoguer avec la gauche et d’être la prise de gauche d’un gouvernement qui négocie avec le RN», dit cet homme de 66 ans en recevant Libération dans son bureau vendredi 10 janvier, où il a posé une figurine de maître Yoda, le sage de la saga Star Wars. Il vient de quitter la Caisse des dépôts et consignations qu’il dirigeait depuis 2017. Cette fois, le mandat que lui a donné François Bayrou était «explicite» : «Il m’a demandé d’élargir la base sur la gauche.» Sans perdre la droite mais sans s’en remettre, cette fois, à l’extrême droite. C’est ce qu’essaie, en recevant les groupes politiques, cet ancien encarté du PS qui, jusqu’à son ralliement à Emmanuel Macron en 2017, a toujours voté socialiste – sauf Chirac au second tour de 2002.

En jeu, arracher a minima l’abstention des 66 députés socialistes lors des votes des motions de censure. De quoi, selon le ministre de l’Economie et des Finances, se conformer au résultat des législatives, même si LFI n’est pas venu discuter en délégation : «Si on a