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Etats-Unis: pour le patron de la Réserve fédérale, la lutte contre l’inflation reste l’urgence du moment

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A Jackson Hole, dans un court discours très attendu, le président de la Fed Jerome Powell a réaffirmé que limiter la hausse des prix justifie d’augmenter les taux d’intérêt, même si cela aura un coût douloureux pour les ménages et les entreprises.
Le président de la Fed Jerome Powell (à droite), accompagné d'autres responsables de la banque centrale américaine le 26 août dans le Wyoming. (Jim Urquhart/Reuters)
publié le 26 août 2022 à 19h45

«J’ai eu tort sur l’inflation». Paul Krugman, économiste américain, prix Nobel, a choisi ce titre pour son édito dans le New York Times du 21 juillet. Dans cet exercice d’autocritique, il reconnaît notamment avoir sous-estimé les effets inflationnistes du giga plan de relance de l’administration Biden en choisissant le camp des «relaxed» (les «détendus»), et avoir été trompé par les modèles économiques fondés sur l’expérience historique. «Jusqu’à récemment, l’économie était presque toujours un peu froide, produisant moins qu’elle ne le pouvait, et l’inflation ne dépendait pas beaucoup de la température exacte», écrit le chroniqueur sur cette «leçon d’humilité».

Les banques centrales naviguent à vue

Paul Krugman n’est pas le seul à ne pas avoir cru à un retour durable d’une inflation élevée, qui a atteint plus de 9 % au mois de juin – il faut remonter à 1981 pour retrouver une magnitude comparable. Une leçon identique pourrait s’appliquer à Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), nommé par Donald Trump et reconduit pour un deuxième mandat par Joe Biden. Il y a tout juste un an, lors du symposium annuel des banquiers centraux mondiaux, qui se tient à Jackson Hole, une station de ski de l’Etat du Wyoming, il avait considéré que l’inflation