Ils affichent leurs mondanités dans Point de vue, l’hebdo des aristos, mais ne goûtent guère les questions de la presse dès qu’il s’agit de parler d’argent. Quand Libération a contacté, à plusieurs reprises, certaines de ces familles vieilles comme Hérode pour solliciter des commentaires sur leurs trusts créés au Canada, seul un silence poli a été livré en guise de réponse. Le fisc a-t-il eu connaissance de l’existence de ces montages gérés par la société Blue Bridge et son dirigeant Alain Roch, et conseillés par l’avocat français Jacques Le Blevennec, après que la loi de 2011 a créé l’obligation de déclarer tous les trusts constitués par des Français ? Mystère.
Noblesse oblige, selon une liste que Libération a consultée, Aymar de Talhouët de Boisorhand serait le bénéficiaire du trust Ulysse, aux côtés d’un frère et de sa mère. Cet héritier d’une très vieille famille de sang bleu, les Talhouët de Boisorhand, qui a compté dans ses rangs des officiers, des parlementaires et un ministre au XIXe siècle, n’a rien de l’aristo désargenté. Au contraire. Il figurait jusqu’à récemment au capital de sociétés familiales domiciliées dans les locaux de la banque Rothschild – gérées désormais par un cadre de l’établissement. Surtout, Ulysse se voyait valorisé en 2018 à hauteur de 130 millions d’euros environ. De quoi délaisser sans regrets les terres bretonnes de la famille Talhouët.
Ancien maire d’une petite commune de l’Oise
Autre plongée dans l’histoire de France, autre trust : Antoine de Rochechouart de