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Evasion fiscale : redressement massif en vue pour le géant laitier Lactalis

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Les agriculteurs en colèredossier
Selon les informations de «Libération», le numéro 1 mondial du lait pourrait se voir réclamer 275 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 25 millions d’euros déjà réglés, pour avoir organisé un système d’évasion fiscale afin de réduire son impôt sur les bénéfices, via des sociétés basées en Belgique et au Luxembourg.
Au Salon de l'alimentation à Villepinte, en 2018. (Denis Allard/Libération)
publié le 12 mars 2024 à 7h04

L’heure des comptes a sonné pour Lactalis. Le numéro 1 mondial de la transformation laitière, basé à Laval (Mayenne) avec ses 85 000 collaborateurs dans le monde et ses 28 milliards de chiffre d’affaires, est soupçonné depuis 2018 de pratiquer une fraude fiscale à grande échelle. Cette année-là, le groupe affronte la pire crise de son histoire, avec des dizaines de nourrissons malades après avoir consommé de la poudre de lait contaminée par des salmonelles. La presse commence alors à détailler les curieux montages du groupe, principalement entre la France, la Belgique et le Luxembourg. La Direction nationale d’enquêtes fiscales, sorte de GIGN des impôts, chargée des investigations, organise une perquisition dans les locaux de Lactalis en juillet 2019.

Dans le collimateur des éleveurs qui ont dénoncé fin février des pratiques jugés iniques du géant de l’industrie laitière et réclamé une meilleure rémunération, voilà le géant de l’agroalimentaire, à l’issue d’un accord aux forceps avec les producteurs de lait, au cœur d’une autre crise, mais fiscale cette fois-ci. Après avoir travaillé depuis à l’abri des regards, Bercy – par le biais de sa Direction des vérifications nationales et internationales (DVNI), chargée du contrôle fiscal des grandes entreprises et de leurs filiales – a notifié les premiers résultats de son enquête au géant de l’agroalimentair