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Libération
Guerre commerciale

Face aux droits de douane américains, le ministre français de l’Economie appelle au «patriotisme» des entreprises

Invité de la matinale BFMTV /RMC ce vendredi 4 avril, Eric Lombard a commencé à détailler les contours de la riposte européenne aux décisions de Donald Trump.
La déclaration d’Eric Lombard s’inscrit dans la foulée de celle du président Emmanuel Macron, qui avait appelé jeudi les entreprises françaises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique. (Alain Jocard/AFP)
publié le 4 avril 2025 à 10h26

Dans la guerre commerciale déclarée par Donald Trump au monde entier, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a incité les entreprises françaises à faire preuve de «patriotisme», ce vendredi 4 avril dans la matinale BFMTV /RMC. Alors que s’engagent d’âpres négociations avec les Américains sur les droits de douane, «il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux Etats-Unis, ce serait donner un point aux Américains», a-t-il précisé.

Cette déclaration d’Eric Lombard s’inscrit dans la foulée de celle du président Emmanuel Macron, qui avait appelé jeudi les entreprises françaises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique.

Concernant la riposte européenne qui se prépare, Eric Lombard a averti qu’elle pourrait aller «au-delà des droits de douane». «On va riposter sur un ensemble de produits sur lequel on ne risque pas de désorganiser l’échelle de valeur en Europe», a précisé le ministre. «La riposte peut être très vigoureuse et il ne faut pas qu’on riposte exactement avec les mêmes armes, parce que si on fait comme les Etats-Unis […], on va avoir aussi un effet négatif en Europe», avec inflation et baisse de la croissance, a-t-il souligné.

Selon Eric Lombard, la riposte doit être «proportionnée» et «nous conduire à la table de négociation», laquelle se fait «d’égal à égal», l’économie européenne étant une «des plus puissantes du monde». «Nous avons tout à fait les moyens de négocier […] pour obtenir un désarmement des mesures annoncées le plus rapidement possible. Le dialogue se poursuit en permanence», a poursuivi le locataire de Bercy.

«Pas de coup de rabot à la dépense publique»

Le ministre de l’Economie a par ailleurs assuré qu’il n’y aurait cette année «pas de coup de rabot supplémentaire à la dépense publique» en cas de ralentissement économique en raison des droits de douane massifs annoncés par les Etats-Unis.

En cas d’accord négocié avec Washington, «on peut encore avoir une année […] de croissance, certes modérée mais positive». Dans le cas contraire, «on sera, en termes de situation économique, dans une autre situation beaucoup plus difficile», a-t-il ajouté.

Alors que la Banque de France a abaissé de 0,2 point, à 0,7 %, sa prévision de croissance pour 2025, Eric Lombard avait annoncé mardi que le gouvernement allait fixer prochainement «un nouvel objectif», sa prévision actuelle de 0,9 % étant obérée par des «nuages» pour l’économie.

Cette révision pourrait intervenir le 15 avril, jour d’une conférence sur les finances publiques prévue autour du Premier ministre, François Bayrou.