Menu
Libération
Obsèques

Faire payer la musique lors des funérailles : une annonce bruyante mais pleine de fausses notes

Article réservé aux abonnés
Dans un accord conclu début février, la Sacem et les fédérations d’opérateurs funéraires ont instauré une redevance sur la diffusion de musique lors des cérémonies. Une décision critiquée par l’extrême droite mais qui ne sera pas forcément répercutée sur les familles des défunts, promettent les acteurs du secteur.
Partition du thème de la «Symphonie funèbre» d'Hector Berlioz. (G. Dagli Orti/Bridgeman Images)
par Victor Delair
publié le 4 mars 2025 à 13h02

«La France taxe déjà la mort, elle taxe désormais la musique après la mort !» Eric Ciotti n’a pas mâché ses mots le 21 février sur X. Dans le viseur de l’ancien chef des LR, l’annonce d’une nouvelle réglementation visant à rendre payante la diffusion de musique lors des cérémonies funéraires, après un accord passé début février entre la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et les trois principales fédérations d’opérateurs funéraires (Fédération nationale du funéraire, Fédération française des pompes funèbres et Union du pôle funéraire public). A partir des calculs de la Sacem et des opérateurs signataires, le coût de cette nouvelle tarification s’élèverait à 5 euros, pour toute cérémonie diffusant de la musique.

Très largement médiatisé sur les réseaux sociaux, un tel montant est toutefois à nuancer. Après avoir estimé qu’«une cérémonie sur quatre» utilisait de la musique, à partir de sondages menés chez leurs entreprises adhérentes, les fédérations et la Sacem ont finalement décidé de répartir ce tarif sur l’ensemble des cérémonies, y compris celles sans musique. Soit un surcoût allant de «1,03 euro par cérémonie» – pour les entreprises adhérentes aux fédérations – à «1,37 euro» pour les non-adhérentes.

«Un euro symbolique»

S’ajoutant à des prestations funéraires, dont le coût en France avoisine en moyenne les 5 000 euros, cette «rémunération forfaitaire», comme la nomme la Sacem, n’a pourtant pas manqué d’être qualifié d’«ignoble»