Menu
Libération
Egalité

Femmes aux postes de pouvoir en entreprise : une douzaine de dirigeants de grosses boîtes s’engagent à leur faire de la place

Malgré une législation française obligeant les entreprises à respecter des quotas de femmes dans leurs instances dirigeantes, elles restent toujours minoritaires. Face à cette situation, un collectif souhaite faire changer les pratiques dans le monde du travail.
Audrey Duval, présidente de Sanofi France, est l'une des femmes dirigeantes de grandes sociétés françaises. (Albert Facelly/Libération)
publié le 5 septembre 2024 à 12h04

«Nous sommes loin d’atteindre des niveaux acceptables». Faisant le constat que les femmes occupent insuffisamment les postes de pouvoir, une douzaine de dirigeants d’entreprises se sont engagés à les promouvoir d’avantage dans une tribune publiée ce jeudi 5 septembre dans Les Echos. «La nécessité d’avoir des équipes mixtes, femmes-hommes, à la tête et à tous les niveaux de nos organisations n’est plus à démontrer», appuient-ils.

«Nous nous engageons personnellement à favoriser au quotidien l’inclusion des femmes dans nos équipes dirigeantes et nos comités exécutifs», promettent ces dirigeants, dont le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, la directrice générale du Crédit Mutuel Arkéa Hélène Bernicot, le PDG de Forvis Mazars Hervé Hélias ou le PDG France de Sodexo Bruno Vaquette.

Les membres de ce collectif assurent qu’ils vont «mettre en place les conditions matérielles concrètes de (la) réussite professionnelle» des femmes, «afin d’alléger la charge mentale qui est aujourd’hui encore majoritairement féminine». Mais aussi à «prendre en compte le sujet de l’équilibre entre les vies personnelle et professionnelle», et à «questionner l’absolue nécessité d’une mobilité géographique permanente des dirigeantes et dirigeants».

De plus en plus présentes mais toujours minoritaires

En 2021, la France comptait 43,2 % de femmes dans les conseils d’administration (CA), selon le cabinet Deloitte. Depuis 2011, la loi Copé-Zimmermann impose un quota minimal de 40 % de femmes dans les CA.

Mais les femmes sont très rarement à la tête des entreprises présentes dans l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40. Parmi les quelques patronnes de ces entreprises, on trouve Catherine MacGregor aux commandes d’Engie, Christel Heydemann à la tête Orange et Estelle Brachlianoff qui dirige Veolia.

La France, qui est l’un des pays les plus avancés en la matière, a aussi adopté en 2021 la loi Rixain, qui fixe un objectif d’au moins 30 % de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises à compter de 2026, avant 40 % en 2029.

Un milieu majoritairement masculin que les signataires de cette tribune expliquent par les «biais inconscients qui incitent les cadres dirigeants à promouvoir des personnes à leur image» ainsi que par «l’image souvent négative du pouvoir perçue par les femmes». Le déséquilibre entre vie personnelle et vie professionnelle qu’induisent ces postes découragent finalement les femmes à s’engager à ce niveau-là.