C’était l’éléphant dans la salle. A Bercy, jeudi, pour la journée de l’économie franco-allemande, l’amphithéâtre du centre Pierre Mendès France était rempli. Un parterre d’industriels français et allemands, dont les PDG de Siemens, d’Orange ou de Capgemini, écoutaient les interventions de ministres et d’anciens ministres des deux pays. Il y était question des sujets de discorde, nombreux ces derniers temps. De la réforme du marché de l’énergie, du renforcement de la souveraineté, de l’état du «couple», et même de qualité comparée des gastronomies… Mais de la récession dans laquelle se trouve l’Allemagne depuis plusieurs mois et à laquelle échappe la France, pas explicitement. Le sujet sera un arrière-plan du déplacement d’Emmanuel Macron à Hambourg, où il participera lundi et mardi à un «Conseil des ministres franco-allemand» qui se veut plus informel que d’habitude.
Berlin en récession
Le refrain est lancé. Les Anglo-Saxons, l’hebdomadaire libéral anglais The Economist en tête, prononcent la fin du miracle économique, feignant de s’interroger sur une Allemagne qui serait devenue l’«homme malade de l’Europe», comme au lendemain de la réunification. Pas si simple, même si les points négatifs s’accumulent. Les instituts de conjoncture allemands prévoient bien une récession cette année, avec une baisse du PIB de 0,6 %, plombé par une consommation atone et une industrie aux carnets de commandes peu remplis. Le FMI envisage, lui, un recul moindre, de 0,3 %, ce qui en ferait quand