Des deux côtés de l’Atlantique, la flambée de l’inflation semble désormais maîtrisée. En France, la hausse des prix en juillet était de 2,3 % sur douze mois, selon l’estimation définitive de l’Insee, après 2,2 % en juin, loin des envolées des deux dernières années. Et leur augmentation est surtout due à l’accélération du tarif de l’énergie, alors que les prix des services et de l’alimentation ont décéléré.
L’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors énergie et alimentation ou autres produits très volatils), particulièrement regardée par la Banque centrale européenne pour fixer ses taux d’intérêt, a encore ralenti à 1,5 % en juillet, après 1,8 % en juin. Sur un mois, de juin à juillet, l’inflation s’est élevée à 0,2 %, contre 0,1 % en juin. L’indice harmonisé qui permet les comparaisons entre pays européens, l’IPCH, a également augmenté de 0,2 % sur le mois et de 2,7 % sur un an.
Rythme le plus bas depuis 2021
Les prix de l’énergie ont bondi de 8,5 % en juillet sur un an, après une progression de 4,8 % en juin, surtout à cause des tarifs du gaz (+ 11,4 % ; après une baisse de 10,8 % le mois précédent) et dans une moindre mesure des produits pétroliers, quand les prix de l’électricité évoluent presque au même rythme qu’en juin. Mais on observe un ralentissement des prix des services (+ 2,6 % en juillet après + 2,9 % en juin) et de l’alimentation (+ 0,5 % après + 0,8 %). L’inflation alimentaire hors produits frais est même quasiment stabilisée sur un an. Les prix du tabac et des produits manufacturés évoluent de leur côté au même rythme qu’en juin.
A lire aussi
Sur le mois, en revanche, la hausse des prix de 0,2 %, qualifiée de «légère» par l’Insee, est le fruit d’une hausse des prix des services, particulièrement les transports et l’hébergement «comme chaque année en été», ainsi que des prix de l’énergie.
Mais la statistique la plus attendue mercredi après-midi était le niveau de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour juillet aux Etats-Unis, baromètre clé pour une éventuelle baisse des taux directeurs de la Fed, la Banque centrale américaine. Et surprise, le CPI était encore plus bas que prévu : il a progressé de 0,2 % sur un mois en juillet, comme attendu par les analystes, et s’affiche à + 2,9 % sur un an, après 3,0 % en juin et alors que les économistes anticipaient + 3,0 %. C’est son rythme le plus bas depuis mars 2021. L’inflation sous-jacente a augmenté de 0,2 % en juillet, là encore en ligne avec le consensus, après 0,1 % en juin.
Autant d’indicateurs qui ont dopé les marchés boursiers mercredi, une semaine après un plongeon brutal provoqué par de mauvais chiffres de l’emploi américains, qui avaient déclenché une mini-panique et agité le spectre d’une récession. Le CAC 40 a terminé autour des 7 320 points, son plus haut niveau depuis le 2 août et à New York le Dow Jones est remonté autour de 40 000 points. Les marchés jugent désormais probable une baisse des taux de la Fed de 25 ou 50 points de base lors de la réunion de son comité monétaire le 12 septembre.
Mis à jour à 17 h 50 avec la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour juillet