Cette fois, Gabriel Zucman a pu entrer dans les détails. A la demande de Lula, le dirigeant du Brésil, qui assure cette année la présidence du G20, l’économiste spécialiste de l’interaction entre politique fiscale et inégalités, remet ce 25 juin un rapport sur l’imposition minimale des riches. Dans ce texte de 50 pages, le professeur à l’université de Berkeley en Californie et à l’Ecole d’économie de Paris a pu s’étendre sur la faisabilité d’une telle taxe, plus en profondeur que pendant les huit minutes qui lui étaient imparties en février à Sao Paulo devant les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays membres du G20.
Gabriel Zucman, 37 ans, fait partie des économistes français au rayonnement académique mondial, qui sortent de leur bureau et de leurs équations pour s’impliquer dans la vie publique. L’an passé, il a reçu la prestigieuse médaille Clark de l’Association américaine d’économie, décernée à des économistes de moins de 40 ans pour leur contribution à la pensée et à la connaissance économiques. Ses recherches, a souligné l’organisation, «apportent certaines des meilleures preuves concernant l’importance de l’évasion fiscale, forçant les économistes à reconnaître que le phénomène est plus important qu’initialement envisagé». Le coauteur, avec son collègue Emmanuel Saez, du