Un millier d’emplois sont dans la balance. Le tribunal de commerce de Bordeaux a accepté ce jeudi 21 mars que Michel Ohayon, propriétaire d’hôtels et d’actifs immobiliers, continue à exploiter 26 magasins franchisés Galeries Lafayette (qui ne comptent pas le plus célèbre, celui de Paris Haussmann). L’homme d’affaires a également compté dans son patrimoine la chaîne de boutiques de vêtements Camaïeu, placée en liquidation judiciaire, et Go Sport, vendu à Intersport après son dépôt de bilan.
Analyse
Face à une dette en croissance, Michel Ohayon avait choisi de se mettre en procédure de sauvegarde. Une technique juridique qui permet de geler les dettes d’une entreprise afin d’éviter un dépôt de bilan. Après plusieurs mois de négociations avec ses créanciers, il a présenté un plan de continuation dans lequel le groupe Galeries Lafayette abandonne 70 % d’une dette de 28 millions d’euros. Les 30 % restant seront remboursés en dix ans. Les quelque 1 000 emplois concernés devraient être conservés. Une incertitude demeure sur un des 26 établissements, celui de Pau, où le magasin n’a plus de bail à cause d’un incendie.
«C’est la dernière chance accordée à Michel Ohayon»
Le plan présenté par Michel Ohayon a visiblement été accepté par le tribunal de commerce en raison de l’effort financier consenti par les Galeries Lafayette, qui n’avaient pas vraiment envie de voir leur nom associé à une fermeture en série de magasins. «Il y a beaucoup d’emplois en jeu, c’est la dernière chance accordée à Michel Ohayon», glisse une source interne aux Galeries Lafayette. L’enseigne va en outre continuer à approvisionner ces établissements en franchise et prélever une redevance de 3,5 % sur le chiffre d’affaires pour l’utilisation de la marque. Un effort a également dû être consenti sur les loyers qui ont été revus à la baisse. Un rabais facilité par le fait que le propriétaire des murs des magasins n’est autre que… Michel Ohayon. Les salariés qui s’étaient prononcés, via leurs représentants, contre ce plan de continuation se veulent maintenant vigilants quant au devenir des magasins : «Nous attendons de voir. Nous avons des craintes sur la pérennité de l’emploi. Des suppressions de poste sont prévues au siège social et dans les directions régionales», indique à Libération Muriel Scanzi, déléguée syndicale centrale CFDT.
Reste maintenant à évaluer les perspectives de redécollage de ces magasins situés dans des villes moyennes alors que le commerce de détail traverse une sérieuse crise.