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Analyse

Gigariches : les Etats prêts à passer à la taxe ?

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Au cœur des discussions du G20 et de la campagne des européennes, l’idée d’une contribution des personnes très riches à l’échelle de la planète fait de plus en plus consensus. Mais un accord sur les moyens de l’instaurer semble encore lointain.
Des militants d’Attac manifestent devant le futur hôtel Vuitton des Champs-Elysées, le 24 février à Paris. (Hubert Didona/Saif images)
publié le 5 juin 2024 à 20h43

Même le Pape pourrait s’y mettre. François reçoit ce jeudi 6 juin au matin au Vatican, en audience privée, Fernando Haddad, le ministre des Finances du Brésil. Ce dernier compte lui parler de la proposition portée par la présidence brésilienne du G20 d’instaurer une taxation minimale mondiale sur les plus riches. Si le jésuite argentin la soutenait, ce serait un ralliement de plus à cette initiative lancée en début d’année par le président Lula.

L’idée d’une taxation des gigariches parvient à faire advenir ce qui était, il y a encore peu, inconcevable. C’est en effet la première fois qu’une telle contribution est abordée dans les discussions des pays du G20. Devant les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales réunis à Sao Paulo fin février, Gabriel Zucman, l’économiste professeur à l’université américaine de Berkeley et directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité, avait huit minutes pour en parler. «Je voudrais […] faire valoir que, en construisant sur les succès de la dernière décennie, la prochaine étape logique de la coopération fiscale internationale devrait impliquer un impôt minimum pour les très riches», leur a notamment dit le spécialiste français des interactions entre politique fiscale et inégalités. Plusieurs pays défendent désormais ce principe, dont la France – mais seulement à l’échelle internationale, afin de ne pas contrevenir au