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Analyse

Grand port maritime de Marseille : et voguent les guéguerres

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L’infrastructure, qui a longtemps manqué d’investissements, souffre d’être mal connectée aussi bien à la ville qu’au transport ferroviaire et à l’autoroute. Des travaux sont en cours, mais les inimitiés politiques locales rendent les cofinancements compliqués.
Sur le port de Marseille, le 27 septembre 2022. (Nicolas Tucat/AFP)
publié le 28 juin 2023 à 7h15

Absent. Lors des conseils de surveillance du port de Marseille, un siège – et non des moindres – demeure systématiquement vide : celui du maire de Marseille. Depuis qu’il a été élu à la tête de la deuxième ville de France, Benoît Payan boude ostensiblement ces réunions et balance sans sommations auprès de Libération : «Tant que cette gouvernance existe, tant que l’on aura un directeur général du port [Hervé Martel, ndlr] politisé comme il l’est aujourd’hui, je n’assisterai plus au conseil de surveillance. Voilà, ce port il est à Marseille que ça leur plaise ou pas.» A la différence du Havre ou de Dunkerque, ici l’infrastructure est au cœur même de la ville avec laquelle les relations sont pour le moins ombrageuses. L’explication tient pour une bonne part au statut du grand port maritime de Marseille, établissement public industriel et commercial placé sous la tutelle de l’Etat.

Le président du conseil d’administration et le directeur général sont nommés à Paris avec pour mission de gérer le poumon économique de Marseille. Le hiatus est d’autant plus conséquent que la ville nourrit une tenace et sans doute légitime rancœur à l‘égard du pouvoir central quelle que soit sa couleur politique face au manque d’investissement récurrent depuis des années. Or, par nature, un port est gourmand