Dans «un contexte d’incertitude», le ministre de l’Economie maintient une prévision de croissance à la baisse. Invité au journal télévisé de TF1, Eric Lombard, a annoncé ce mercredi 9 avril la baisse de la prévision du gouvernement pour la croissance française en 2025. La progression du PIB devrait être de 0,7 % cette année au lieu des 0,9 % précédemment attendus par l’exécutif et inscrits dans la loi de finances. La prévision a été annoncée peu après le lancement d’une «pause» sur les surtaxes douanières par Donald Trump, qui malgré tout maintient un taux universel plancher de 10% de droits de douane (sauf la Chine, accablée par une surtaxe de 125%).
Le tableau un peu moins sombre que la prévision effectuée par François Bayrou samedi dans le Parisien. Le Premier ministre avait estimé que «la politique de Trump [pouvait] nous coûter plus de 0,5 % de PIB». Le chiffre est aussi légèrement plus optimiste que celui de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui prévoit une croissance de 0,5 % du PIB en 2025, soit une révision à la baisse de sa prévision datant de l’automne 2024 de 0,3 point de pourcentage. La Banque de France table également sur une croissance de 0,7 %, au lieu de 0,9 % estimé en décembre. Le gouvernement Bayrou avait pour sa part déjà abaissé sa prévision de croissance en janvier, au cours de l’examen du budget au Parlement, de 1,1 % à 0,9 %.
Le ministre de l’Economie avait reçu dans l’après-midi les acteurs économiques à Bercy afin de «dialoguer» avec eux avant la riposte prévue par l’Union européenne aux droits de douane américains et la baisse de la prévision de croissance française. L’UE a en effet adopté ce mercredi ses premières mesures en représailles aux 25 % de droits de douane édictés par Donald Trump sur l’acier, l’aluminium, et leurs produits dérivés, ainsi que sur l’automobile et les pièces détachées. La Commission européenne a choisi de taxer en retour une série de produits américains, comme les motos, le soja, ou la volaille, une riposte qui devait entrer en vigueur le 15 avril. L’UE avait prévu d’adopter en début de semaine prochaine une deuxième salve de contre-mesures pour répondre aux 20 % décrétés par le président américain le 2 avril sur tous les autres produits.