Après avoir dévissé de 12 % au cours des trois dernières séances, les bourses européennes respirent à nouveau en ouvrant à la hausse ce mardi 8 avril à 9 heures. L’indice du CAC40 à Paris augmente de 1,57 % à l’ouverture, Le Footsie à Londres de 0,90 % et le Dax de Francfort de 1,26 %.
Mais après la chute vertigineuse des derniers jours, les analystes restent prudents. «Ce mardi matin, les contrats à terme se portent mieux, mais la volatilité reste trop élevée pour inspirer beaucoup d’optimisme», estime Ipek Ozkardeskaya, experte de Swissquote Bank. L’indice VIX, qui traduit la nervosité des acteurs du marché et l’aversion au risque, a atteint la veille les mêmes niveaux connus lors de la pandémie en mars 2020. «Une avalanche de gros titres s’abat sur les marchés : qui est prêt à négocier, qui ne l’est pas, qu’a dit Trump, qu’a-t-il voulu dire… il est presque impossible de prédire la suite des événements», a-t-elle poursuivi.
«Donald Trump a annoncé ne pas vouloir faire de pause sur les tarifs, mais se dit aussi ouvert à négocier, ce qui est paradoxal», estime pour sa part John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud. «Dans l’espoir qu’il y a encore une infime chance de négociation avec Donald Trump sur les tarifs douaniers», les Bourses en profitent pour s’offrir une respiration.
Interview
C’est depuis l’Asie, dans la nuit de lundi à mardi, que des indices sont repassés au vert après trois séances tumultueuses. L’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 6,02 % à la Bourse de Tokyo après que le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s’être entendu par téléphone avec Donald Trump pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu’il espère faire modifier. Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a même indiqué à la chaîne de télévision Fox News que «le Japon aurait la priorité» dans les pourparlers à venir avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis.
Ce rebond est toutefois loin d’être homogène en Asie. La Bourse de Taïwan s’enfonçait encore, plongeant de 3,89 % vers 8h20, après avoir déjà dévissé de 9,7 % lundi, soit sa pire chute depuis sa création en 1967. L’indice de la Bourse vietnamienne d’Ho Chi Minh-Ville chutait de 5,97 %.
Wall Street sauve les meubles
La Bourse de New York a de son côté limité ses pertes lundi, finissant en ordre dispersé, à l’issue d’une séance en dents de scie. Le Dow Jones a perdu 0,91 %, l’indice élargi S & P 500 a lâché 0,23 % et l’indice Nasdaq a grappillé 0,01 %, soutenu par quelques-uns des géants du secteur technologique, à l’image de Nvidia (+ 0,68 %), de Apple (+ 0,46 %) ou de Microsoft (+ 0,46 %).
Lundi en début de séance, les actions ont bondi durant quelques minutes vers sur fond d’information de presse erronée selon laquelle l’administration Trump aurait pu envisager une pause pour ses droits de douane. Cette information a été démentie dans la foulée sur X (ex-Twitter) par la Maison Blanche.
A lire aussi
Tantôt dans le vert, tantôt dans le rouge, la place américaine a connu une session «extrêmement volatile», a résumé Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.
Wall Street navigue à vue, au gré des déclarations de la Maison Blanche sur les droits de douane, mais reste minée par «des craintes de récession» liée à la politique commerciale de l’administration Trump a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.