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Budget 2025

Hausse d’impôts : 0,3 % des foyers français, «les plus fortunés», seront concernés, assure le ministre du Budget

Gouvernement Bayroudossier
Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Budget, a détaillé ce jeudi 3 octobre la part de ménages concernés par des prélèvements «exceptionnels» pour réduire le déficit dans le budget 2025. Cela devrait concerner 65 000 ménages.
Laurent Saint-Martin le ministre du Budget à l’Elysée, à Paris, le 23 septembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 3 octobre 2024 à 8h48
(mis à jour le 3 octobre 2024 à 10h35)

De quoi rassurer ceux qui ne seront pas touchés par efforts du budget 2025, au moins directement. Seuls «0,3 %» des foyers seront concernés par la contribution «exceptionnelle» sous forme de hausse d’impôts, a affirmé ce jeudi 3 octobre le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. En exemple, il a cité celui d’un ménage sans enfant qui touche des revenus d’à peu près 500 000 euros par an. «Nous parlons vraiment des plus fortunés», a-t-il ajouté. La mesure concernerait environ 65 000 ménages en France.

«Après les années de protection de l’emploi, des revenus, de la croissance que nous avons eues ces dernières années, nous pouvons demander légitimement aux contribuables les plus fortunés de participer exceptionnellement, temporairement à cet effort de redressement», a justifié le ministre du Budget et des Comptes publics, rattaché à Matignon.

A la question de savoir si cette contribution, dont il n’a pas précisé les modalités, porterait sur une période d’un an, il a répondu : «Nous verrons cela dans le débat, mais il faut que ce soit temporaire, de la même façon que pour les très grandes entreprises». Laurent Saint-Martin a toutefois prévu qu’il «n’y aura pas d’augmentation généralisée de l’impôt sur le revenu». «Une désindexation du barème de l’impôt sur le revenu» n’est pas non plus prévue, a-t-il ajouté.

Cette augmentation des prélèvements s’inscrit dans le projet du gouvernement Barnier de réduire le déficit du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Le nouveau Premier ministre prévoit un effort de 60 milliards d’euros, dont un peu moins d’un tiers (20 milliards d’euros) proviendra justement de hausses d’impôts. Mais même si les ménages les plus modestes ne seront pas affectés par ces hausses d’impôts, ils subiront tout de même indirectement cette cure d’austérité par le biais des réductions des dépenses visant les services publics.

L’annonce de Laurent Saint-Martin a fait vivement réagir l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Dans la foulée, il a jugé «inacceptable» le projet de budget esquissé par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, critiquant les augmentations d’impôts qui ne sont pas accompagnées selon lui de propositions de réformes structurelles. «Il faut expliquer ce qu’on va faire du pays», a expliqué celui qui a également été ministre des Comptes publics entre 2017 et 2020. «Je ne voterai pas une augmentation d’impôts», a menacé Gérald Darmanin.

Mise à jour jeudi 3 octobre avec correction : ce sont 65 000 et non pas 75 000 ménages qui sont concernés