A deux jours de l’assemblée générale de ses actionnaires, prévue jeudi à Paris, c’est un symbole fort dont Bernard Arnault se serait bien passé. A la clôture de la Bourse ce mardi 15 avril, le groupe Hermès - que le milliardaire avait tenté de racheter au début des années 2010 - a détrôné LVMH, son grand rival dans le luxe, devenant ainsi l’entreprise la mieux valorisée du CAC40 et même la troisième valeur européenne, selon Bloomberg.
A la fermeture des marchés, sur les coups de 17h30, la valorisation d’Hermès en Bourse a atteint 248,6 milliards d’euros, contre 244,4 milliards d’euros pour le numéro 1 mondial du luxe, qui a perdu près de 8% lors de la séance du jour, pendant que son rival se maintenait à + 0,2 %. LVMH fait notamment les frais de résultats décevants lors du premier trimestre 2025. L’entreprise de Bernard Arnault a enregistré durant cette période un recul de 2 % de ses ventes, moins bien que les prévisions de la plupart des analystes.
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Après une année 2024 freinée par la faible demande en Chine, un de ses principaux marchés, LVMH fait face aux incertitudes géopolitiques, notamment aux Etats-Unis, où il est confronté à «une légère baisse» de son chiffre d’affaires, selon les mots de l’entreprise, et à une hausse des droits de douane. Depuis début janvier, le titre a baissé de plus de 22% et même de plus de 38% si l’on compare à l’année précédente. Un plongeon notable.
Les résultats publiés lundi ont «confirmé un début difficile pour 2025», relèvent les analystes de la banque d’investissements Jefferies. «Dans un contexte de forte incertitude économique aux Etats-Unis et dans le monde, il est difficile d’imaginer un scénario crédible d’amélioration du chiffre d’affaires», selon Thomas Chauvet, de l’entreprise financière Citi.
Hermès, de son côté, ne connaît pas la crise, avec des résultats records. Depuis le 1er janvier, à rebours de la plupart des valeurs du CAC40, il gagne même près de 1%. Détrôné au jeu de la Bourse, LVMH reste toutefois bien devant en matière de chiffre d’affaires puisque le groupe a encaissé 84,7 milliards d’euros en 2024, contre 15,2 milliards pour Hermès.