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Eclaircie

Inflation : en février, la hausse des prix ralentit à + 2,9 %

L’inflation a été de +2,9 % en février sur un an, selon l’estimation provisoire de l’Insee publiée ce jeudi 29 février. Une lente décrue qui devrait se poursuivre selon l’institut de la statistique avec, à partir du printemps, un rythme anticipé de + 2,5 % sur un an.
Jusqu'au récent ralentissement, les tarifs des produits alimentaires avaient augmenté de 20 % en deux ans. (Frederic Scheiber/Hans Lucas via AFP)
publié le 29 février 2024 à 9h10

L’inflation poursuit sa lente décrue. Elle se rapproche des niveaux plus classiques connus par le passé avec, en février, une progression des prix de 2,9 % sur un an, selon l’estimation provisoire publiée ce jeudi 29 février par l’Insee. C’est un peu moins qu’en janvier, quand ils étaient en hausse de 3,1 % sur un an, et encore moins qu’en décembre (3,7 %).

Ce dont s’est félicité Bruno Le Maire, qui a aussitôt crié victoire. « Le combat contre l’inflation est en train d’être gagné. D’ici la fin de l’année, nous devrions nous rapprocher de notre cible de 2 % », a écrit le ministre de l’Economie sur X.

Dans le détail, les raisons de la progression de l’indice des prix à la consommation évoluent. Après avoir été pendant plusieurs mois d’affilée l’an dernier les principaux contributeurs à l’inflation et après avoir cru de 20 % en deux ans, heurtant les plus précaires, les prix de l’alimentation finissent par s’assagir. En février, les produits alimentaires se sont encore appréciés de 3,6 %, après 5,7 % en janvier. Dans sa dernière note de conjoncture début février, l’Insee y lisait «la conséquence du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022». Ils auront mis du temps à se répercuter dans les rayons.

La baisse de l’inflation sur un an, malgré la forte augmentation des prix sur le mois, est due notamment à «des effets de base», précise l’Insee, car les prix avaient fortement augmenté sur un mois en février 2023. La baisse sur un an en février est due au ralentissement des prix de l’alimentation, donc, mais aussi des produits manufacturés (+0,3 % après +0,7 % en janvier), des services (+3,1 % après +3,2 %). Dans l’alimentation, le ralentissement est spectaculaire pour les prix des produits frais (+0,5 % sur un an après +7,9 % en janvier et +15 % en janvier 2023). En revanche, les prix de l’énergie (+4,4 % sur un an en février, après +1,9 % en janvier) et du tabac (+18,7 % sur un an après +16,8 %) augmentent.

La désinflation devrait se poursuivre, selon l’Insee, avec, à partir du printemps, un rythme anticipé de + 2,5 % sur un an et une inflation sous-jacente (qui ne tient pas compte des prix les plus volatils) de 2 %. De quoi améliorer le pouvoir d’achat, puisque les salaires n’ont pas progressé autant que les prix pendant toute la période de surchauffe.

De quoi également inciter la Banque centrale européenne (BCE), si la même évolution est constatée dans l’ensemble de la zone euro, à se décider à mettre un terme au resserrement monétaire. La cible de la BCE, une inflation de 2 % à moyen terme, semble de plus en plus atteignable. Plusieurs membres du conseil des gouverneurs, à commencer par sa présidente Christine Lagarde, ont déclaré publiquement envisager à l’été une baisse des taux directeurs. Ces derniers ont été relevés à dix reprises depuis mi-2022, une cadence sans précédent.

Ajout à 11h48 de la réaction de Bruno Le Maire