Même au sein de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, le mécontentement s’amplifie. Il ne s’agit pas de celui de Christine Lagarde, sa présidente, ni des membres de son directoire. Mais de celui des quelque 5 500 employés, permanents ou non, qui peinent à accepter le 1,48 % de hausse de salaire décidée en janvier, quand l’inflation culmine en Allemagne à 7,4 % en avril sur un an, un niveau inconnu depuis 1981. Ils l’ont fait savoir par leur unique syndicat, Ipso. Emmanuel Larue, son président, explique : «Nous sommes placés au centre de l’échiquier. Nous essayons d’influencer le directoire et des gouverneurs pour comprendre comment ça se passe dans leur tête, comment ils vivent le fait que les employés voient leur pouvoir d’achat baisser.» Les réunions n’ont pas permis d’obtenir la moindre revalorisation. «On nous répond qu’une hausse des salaires risque de créer de l’inflation, mais c’est une approche dogmatique risquée. Pourquoi les salariés devraient-ils être seuls à porter ce choc ? Notre problématique, c’est celle à laquelle font face tous les salariés européens, même si nous sommes plutôt bien payés.» La BCE n’est en effet pas la seule à assumer ce décrochage. En France, les négociations annuelles obligatoires se poursuivent dans les entreprises sans, la plupart du temps, que les salaires ne progressent au même rythme que les prix, et avec «une recrudescence de la conflictualité», constate Sandrine Lambert, secrétaire confédérale à la CF
Décryptage
Inflation galopante en France: qui va passer à la caisse ?
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publié le 13 mai 2022 à 20h57
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