Face à l’inflation, hommes et femmes ne sont pas égaux. En étudiant les perceptions (1) et les comportements pendant la période historique de hausse des prix de ces deux dernières années, Agnès Bénassy-Quéré, avec Vincent Bignon et Erwan Gautier, a mis en évidence à quel point ces éléments sont genrés. Cette économiste, seconde sous-gouverneure de la Banque de France, livre à Libération et en avant-première les analyses sur ces différences et leurs conséquences sur la politique monétaire.
Comment les familles monoparentales font-elles face à l’inflation ?
Les femmes célibataires séparées ou divorcées avec des enfants déclarent davantage se restreindre sur la consommation. Elles sont plus nombreuses que les autres à avoir modifié leur comportement d’achats en réponse à l’inflation : 87 % d’entre elles, tandis que la moyenne pour l’ensemble des ménages est de 73 %, et de 79 % pour les femmes seules. La présence d’enfants «aggrave» la situation. Ce n’est pas le cas pour les pères célibataires avec enfants, échantillon encore plus restreint. Ils semblent avoir réagi peu ou prou de la même manière que les pères en couple.
Ces constats font écho à la différence de perception des prix entre hommes et femmes tout au long de cette période inflationniste. Comment l’expliquez-vous ?
La perception de l’inflation est,