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Libération
Vent de panique

Inquiète des perspectives électorales, la Bourse de Paris signe sa pire semaine depuis mars 2022

Elections législatives 2024dossier
Le CAC40 a perdu 2,66 % ce vendredi 14 juin et 6,23 % sur la semaine. Les investisseurs sont inquiets des programmes économiques annoncés par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire.
Le 14 juin 2024, la Bourse de Paris a enregistré sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis mars 2022, effaçant ses gains de l'année en raison des craintes suscitées par les prochaines élections anticipées en France. (Thomas Samson/AFP)
publié le 14 juin 2024 à 19h12

La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse (-2,66 %) ce vendredi 14 juin au soir, chutant de 6,23 % sur la semaine et signant son pire bilan hebdomadaire depuis mars 2022, au moment de l’invasion russe en Ukraine. Les investisseurs s’inquiètent des perspectives économiques françaises encore floues d’ici la fin des élections législatives en juillet.

A Paris, «la présentation du programme du Nouveau Front populaire a accentué la chute du marché d’actions et a mis sous tension le marché obligataire, commente Alexandre Baradez, responsable des analyses de marchés chez IG France. Le volet fiscal fait surtout réagir les actions et l’aspect budgétaire fait réagir le marché obligataire souverain.»

«On voit que le bloc de gauche qui s’est mis en place, plus rapidement qu’on ne l’attendait, a désagréablement surpris les marchés parce que dans les premières lignes du programme un volet fiscal semble assez important, incluant par exemple le rétablissement de l’ISF», explique encore Alexandre Baradez.

Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet pourraient mener à un gouvernement du RN ou de la gauche. Mais les programmes politiques des deux camps ne sont pas de nature à plaire aux marchés entre baisse des taxes à l’extrême droite et abrogation de la réforme des retraites à gauche. Un point commun est identifié par les analystes : le risque d’augmentation des déficits budgétaires, «à un moment où le déficit est élevé et où le taux d’emprunt de l’État a déjà augmenté», note Sylvain Bersinger, analyste du cabinet de conseil économique Asterès.