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Touche pas à mon fric

Impôts : les très riches s’agitent pour protéger leurs avoirs avant le second tour des législatives

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L’incertitude sur le prochain gouvernement, RN ou de gauche, et son programme tétanise les détenteurs de patrimoine immobilier ou financier. L’exil fiscal semble passé de mode, mais la migration des capitaux connaît un regain d’intérêt.
Les déplacements de patrimoine connaissent un regain d’intérêt, pas tant pour les soustraire au paiement de l’impôt que pour les protéger contre d’éventuels changements de législation ou blocages des avoirs. (Denis Allard/Libération)
publié le 3 juillet 2024 à 15h32

Le téléphone sonne de plus belle dans les cabinets des avocats fiscalistes en ces temps d’incertitude politique. Les contribuables «à haut potentiel» ont pris, comme souvent dans ces périodes, le chemin de l’introspection… fiscale. En clair, ils s’interrogent sur la nécessité de s’expatrier ou, à tout le moins, de déménager hors de France une partie de leurs avoirs financiers : actions, obligations, contrats d’assurance-vie… Objectif : se prémunir contre des changements de législation que mettrait en œuvre le Nouveau Front populaire (NFP) ou le Rassemblement national (RN). Dans le triangle d’or parisien (le cœur des VIIIe et XVIe arrondissements), un avocat consulté une dizaine de fois sur ces sujets, ces dernières semaines, ne cache pas qu’il commence par mettre en garde ses clients. «Je leur rappelle que pour ne plus être imposable en France, ils vont devoir déménager, changer leurs enfants d’école, faire sans doute pas mal d’allers et retours avec la France et peut-être avoir à gérer des tensions dans leur vie de couple. Sans compter que dans bien des cas, leur situation s’est construite grâce au système éducatif français.» La tentation d’Uccle (cette banlieue chic de Bruxelles où beaucoup d’exilés fiscaux français ont élu domicile) serait donc quelque peu passée de mode.

En revanche, les déplacements de patrimoine connaissen