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Croissance

Insee : le PIB progresse de 0,2 % en France au premier trimestre, l’inflation ralentit encore en avril

Bruno Le Maire affirme ce mardi 30 avril que cette progression «traduit la solidité» de l’économie française.
(Antoine Boureau/Hans Lucas)
publié le 30 avril 2024 à 7h49
(mis à jour le 30 avril 2024 à 8h58)

Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,2 % au premier trimestre 2024, soutenu par la consommation des ménages et les investissements des entreprises, a indiqué ce mardi 30 avril l’Insee. «A tous ceux qui veulent faire croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont têtus. La croissance française progresse. C’est un nouveau signe qui traduit la solidité de notre économie. La stratégie du gouvernement est payante», a réagi dans la foulée de la publication de l’Insee Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

C’est la première estimation publiée pour cette période par l’Institut national de la statistique, qui avait précédemment annoncé une prévision, inférieure, d’une croissance nulle entre janvier et mars, après une croissance de 0,1 % du PIB au dernier trimestre de 2023. Plus optimiste, la Banque de France tablait bien sur une progression de 0,2 %.

Si l’on regarde dans le détail, début 2024, l’activité économique du pays a bénéficié d’une accélération de la consommation des ménages, qui a augmenté de 0,4 % après 0,2 % au trimestre précédent, sur fond de poursuite du repli de l’inflation. En mars, l’indice des prix à la consommation a quant à lui progressé de 2,3 % sur un an, mais nettement moins qu’en février (3 %), grâce à un ralentissement des prix de l’alimentation, de l’énergie et des produits manufacturés.

Contexte délicat pour l’exécutif

Le PIB a également été soutenu au premier trimestre par un rebond des investissements (+0,3 % après -0,9 %), un chiffre qui masque toutefois des réalités contrastées : si les investissements des entreprises ont continué de progresser (+0,5 % après +0,8 %), ceux des ménages restent en territoire négatif (-1,5 % après -2,1 %). La contribution du commerce extérieur, elle, est nulle.

Chaque dixième de point de pourcentage va compter pour atteindre la cible de 1 % de hausse annuelle du PIB fixée par le gouvernement, une prévision supérieure à celle des principaux instituts de conjoncture. Le contexte est en effet délicat pour l’exécutif, avec un dérapage du déficit public en 2023, à 5,5 % du PIB contre 4,9 % attendu, principalement en raison de mauvaises recettes. Le gouvernement a toutefois maintenu son ambition de le ramener sous le seuil de 3 % du PIB en 2027, dans les clous européens, misant sur la croissance et la maîtrise des dépenses pour redresser les finances publiques.

L’inflation, elle, a ralenti encore en avril, à +2,2 % sur un an, selon les résultats provisoires communiqués ce mardi. La progression sur un an avait été de 2,3 % en mars, alors qu’elle était de 5,9 % en avril 2023 : la légère baisse s’explique cette fois par le ralentissement des prix de l’alimentation et du tabac, et le léger repli de ceux des produits manufacturés, tandis que les prix de l’énergie semblent avoir accéléré, précise l’Institut national de la statistique.

Rebond également en Europe

La croissance économique de la zone euro a rebondi plus que prévu au premier trimestre avec un PIB en hausse de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, selon des chiffres publiés ce mardi par Eurostat. Les analystes de Bloomberg et Factset s’attendaient en moyenne à une croissance de 0,1 % sur les trois premiers mois de l’année. Le produit intérieur brut (PIB) avait reculé de 0,1% lors des deux trimestres précédents, selon Eurostat.

L’inflation en zone euro est quant à elle restée stable en avril, à 2,4 % sur un an, conformément aux attentes, et toujours proche de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE), selon des chiffres publiés mardi par Eurostat. La bonne nouvelle est venue de l’inflation sous-jacente – c’est-à-dire corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation –, un indicateur particulièrement scruté par les marchés qui a poursuivi sa baisse à 2,7 %, après 2,9 % en mars.

Mise jour à 11h15 avec les chiffres européens.