Des milliards d’euros de biens gérés à Montréal sans permis pendant des années, des centaines de trusts constitués par des Français dans des conditions qui, pour le moins, posent question : le contrôle par l’Autorité des marchés financiers (AMF) du Québec de l’activité de la société de gestion de patrimoine Blue Bridge laisse pantois, tant s’avère central son rôle présumé au cœur de l’ISF Gate révélé par Libération, c’est-à-dire d’un système sophistiqué d’évasion fiscale utilisé par une centaine des plus riches familles françaises. Dotée de missions équivalentes à celles de l’AMF française, l’AMF québécoise est censée veiller à la protection du public, en organisant et en régissant l’accès à certaines professions du secteur financier. Dont, bien entendu, le business des trusts.
Enquête Libé
Maigres sanctions contre Blue Bridge par l’AMF
Dès 2016 en tout cas, quatre ans après que les premières demandes de renseignements émises par Paris sur la famille Seydoux – dont les frères concernés Jérôme, Nicolas et Michel, n’ont pas donné suite à nos sollicitations – ont traversé l’Atlantique pour atterrir au Canada, de premières alertes parviennent à l’AMF. L’institution est saisie de la situation potentiellement pro