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ISF Gate: Vittel, Promodès, Guerrand-Hermès... l’entrepreneuriat français de père en fisc

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ISF Gate, révélations sur un système de fraude fiscaledossier
Parmi les bénéficiaires des trusts gérés par Blue Bridge, société québécoise au centre d’un système d’évasion fiscale révélé par «Libération», figurent des familles liées à de grandes entreprises.
Guy de la Motte-Bouloumié, ancien maire de Vittel, en janvier 2017. (Eric Thiebaut /Vosges Matin)
publié le 13 décembre 2021 à 16h00

Plus que les familles à particule et leur vieil argent, les gros industriels et financiers français ont utilisé avec gourmandise le dispositif de trusts créés au Canada, gérés par la société de Montréal Blue Bridge et son dirigeant Alain Roch, et conseillés par l’avocat français Jacques Le Blevennec. D’après les dossiers consultés par Libération, des sommes folles y ont été transférées, souvent depuis les Bermudes. Mais la loi française de 2011 qui oblige tout trust constitué par des résidents français ou comportant des biens situés en France à être déclaré, voire fiscalisé, a mis ces bénéficiaires au pied du mur. Et le Parquet national financier a ouvert en 2019 une enquête pour «fraude fiscale aggravée», «complicité de fraude fiscale», «blanchiment» et «association de malfaiteurs» susceptible d’embarrasser ceux qui ne sont pas en règle avec le fisc.

En ce qui concerne Hubert Guerrand-Hermès, il a échappé à la «cellule de dégrisement» mise en place par Bercy pour permettre aux fraudeurs fiscaux de régulariser leur situation en évitant un procès pénal. C’est après sa mort à 75 ans, en mai 2016, que l’existence du trust Roman créé en 2009 par ce descendant du fondateur de la maison de couture Hermès, l’un des fleurons du luxe français, est parvenue aux oreilles du fisc. Collectionneur, résident officiellement au Portugal, il menait une double vie. Il passait en réalité la plupart de son temps à Paris et avait eu un fils caché, comme le Point l’a rac