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La Banque de France abaisse sa prévision de croissance 2025, sur fond «d’incertitude»

L’institution a annoncé ce lundi 16 décembre dans la soirée abaisser de 0,3 % sa prévision de croissance du PIB dans l’Hexagone pour l’année prochaine, à 0,9 %.
Le logo de la Banque de France à Paris, le 11 septembre 2024. (Riccardo Milani/Hans Lucas via AFP)
publié le 16 décembre 2024 à 19h10

Quelques jours après la dégradation de la note de la France par l’agence Moody’s, les nuages s’accumulent sur l’économie hexagonale. Ce lundi 16 décembre dans la soirée, la Banque de France a abaissé de 0,3 point sa prévision de croissance du PIB pour 2025, à 0,9 %, en soulignant que le contexte économique restait soumis à «une double incertitude», sur le plan national et international.

La prévision pour 2026 est également revue en baisse par rapport aux projections de la Banque de France de septembre, de 0,2 point à 1,3 %, qui est également désormais sa prévision pour 2027. Pour l’année qui s’achève, sa projection reste à 1,1 %, comme en 2023, sur la base d’un quatrième trimestre dont la croissance serait nulle.

Ces nouvelles projections macroéconomiques ont été réalisées «dans un contexte national et international d’incertitudes accrues», a expliqué lors d’une conférence de presse Olivier Garnier, directeur général des statistiques, études et international de la Banque de France.

Les chiffres ont été arrêtés au 27 novembre, une semaine avant la motion de censure du gouvernement Barnier, avec des hypothèses de finances publiques proches du projet de loi de finances qui devait conduire à une réduction «sensible» du déficit public, censé alors passer de 6,1 % du PIB cette année à 5 % en 2025. Désormais, la Banque de France attend un déficit public compris entre 5 % et 5,5 % du PIB l’an prochain.

«Sortie de l’inflation sans récession»

Son scénario de référence est celui «d’une sortie de l’inflation sans récession», avec néanmoins une reprise qui serait décalée à 2026 et 2027 par rapport à ses précédentes projections, et qui se produirait sous l’effet de la moindre inflation et du desserrement de la politique monétaire, alors que les taux de la BCE ont commencé à baisser depuis le mois de juin.

Elle table sur une inflation (exprimée en indice harmonisé permettant les comparaisons européennes) de 2,4 % en moyenne annuelle cette année, puis de 1,6 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,9 % en 2027.

La Banque de France prévoit aussi que le marché du travail «commence à entrer dans une phase transitoire de ralentissement», qui devrait rester concentrée sur 2025. Le taux de chômage atteindrait un pic en 2025 et 2026, tout en restant inférieur à 8 %, «avant de repartir à la baisse dans le sillage de la reprise de l’activité».

Elle note enfin que ces prévisions sont soumises à la fois aux incertitudes liées à la situation politique dans le pays, et aux aléas internationaux. Les risques géopolitiques sont toujours présents, mais s’y ajoutent «ceux qui pèsent sur le commerce international». Le scenario de référence choisi par la Banque ne prend toutefois pas en compte le risque de tensions commerciales en cas de hausse des droits de douane aux États-Unis, dont elle juge les effets «difficiles à chiffrer». Globalement, conclut-elle, les risques par rapport à la projection présentée lundi «sont orientés à la baisse pour la croissance».