Pour ne rater aucun billet de Jean-Christophe Féraud, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs
Splendeur et misère du «grand Alstom». Ce vendredi 15 mars, à la clôture, le fabricant du TGV quittera la tête basse l’indice CAC40, ce club très select où plastronnent les plus grosses capitalisations de la Bourse de Paris. Il cédera la place au groupe hôtelier Accor qui en avait été évincé en pleine tempête du Covid. Pour Alstom, ce n’est pas la fin du monde : avec ses 80 000 salariés, dont 12 500 dans l’Hexagone, et ses 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise n’est pas près de mettre la clé sous la porte. Son carnet de commandes de trains, tramways ou métros est archiplein, il y en a pour 90 milliards d’euros avec du travail pour les dix ans à venir ! Mais cette éviction sonne comme une «chute» symbolique et un rappel au réel pour le groupe tricolore, qui se voyait comme la future locomotive mondiale du transport vert. Et quel mauvais signal pour ceux qui voyaient en Alstom un porte-drapeau de la «réindustrialisation» et de la souveraineté…
Trop gros, trop lourd
On peut toujours faire remonter les prolégomènes de la chute à une funeste décision politique qui acta le démantèlement final du grand conglomérat industriel GEC-Alsthom, devenu Alstom sans «h». Précisément à 2014, lorsqu’un certain Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, donna son feu vert à la vente des turbines du grou