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Analyse

La crise alimentaire à son pic : le Secours populaire sonne l’alarme à son tour

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Après les Restos du cœur et la Fondation abbé Pierre, le Secours populaire somme l’alarme. L’organisation révèle que plus de la moitié des personnes qu’elle a interrogées doivent se priver pour pouvoir nourrir leurs enfants. Elle pointe une inflation record et le délaissement des associations, débordées.
Dans un restaurant du Secours populaire à Nice, mardi 5 septembre. (Eléonora Strano/Hans Lucas pour Libération)
publié le 6 septembre 2023 à 5h00

Comme un ballon de baudruche qui enfle, enfle, enfle. Jusqu’à éclater. Les prix des produits alimentaires augmentent mois après mois dans des proportions historiquement élevées, contraignant les ménages, les plus modestes en premier, à des arbitrages parfois douloureux. Une crise dont les indices se sont accumulés : les files s’allongent dans les antennes de distribution de repas ; la consommation des produits alimentaires accuse une baisse quasi continue depuis près de deux ans ; les associations peinent, faute de moyens, à répondre à l’affluence, et lancent l’alarme sans rencontrer grand écho. Jusqu’à ce que les Restos du cœur en trouvent un, dimanche, après leur passage au journal télévisé de 13 heures sur TF1. Leur appel a entraîné une réaction du gouvernement, et en cascade, des millions d’euros de nouveaux dons pour les associations d’aide alimentaire venant de Bernard Arnault (10 millions), du Crédit Mutuel (13,5 millions), de TotalEnergies (5 millions), du marché de Rungis…

«Ce ne devrait pas être une découverte. Nous constatons depuis plusieurs mois cette crise alimentaire dans nos 1 300 permanences, et depuis des mois nous alertons les pouvoirs publics», rappelle Thierry Robert, secrétaire national du Secours populaire français. Le 17e baromètre de la pauvreté et de la précarit