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Libération
Saut dans l'inconnu

La dissolution aggrave les risques sur les finances publiques françaises au plus mauvais moment

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Depuis l’annonce surprise d’Emmanuel Macron dimanche 9 juin, les marchés ont réagi négativement, alors que le gouvernement avait déjà été épinglé pour le mauvais état de ses finances. La plus grande incertitude concerne la composition de la future majorité au lendemain des législatives anticipées, avec l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national.
La Commission européenne devrait placer la France, avec dix autres Etats membres dont le déficit excédait les 3 % en avril, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif mercredi 19 juin. (Tetra Images/Getty Images)
publié le 12 juin 2024 à 8h55

Le président de la République aura réussi là où les agences de notation ont échoué. En annonçant dimanche 9 juin au soir, à la surprise générale, la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a suscité la défiance envers la dette française. Sa décision a provoqué, dès l’ouverture des marchés lundi, une hausse des taux d’intérêt auxquels la France emprunte. Celui à dix ans (jusqu’à 3,32 %, mardi) s’est éloigné du taux auquel l’Allemagne emprunte à la même échéance (autour de 2,6 %). Cet écart (le «spread»), thermomètre habituel de la confiance des investisseurs, est encore très en deçà des records de 2011, mais il est le plus marqué depuis 2020. Après la dégradation de la notation de la dette française par l’agence américaine Standard & Poor’s le 31 mai, il avait à peine bougé.

Un signe parmi d’autres que, comme l’a souligné lundi soir une autre agence, Moody’s, la dissolution «accroît les risques» sur la maîtrise budgétaire de la France. Elle les renforce d’autant plus que la réduction de la dette publique (elle était de 111 % du produit intérieur brut l’an dernier), et plus généralement