Le président de la République aura réussi là où les agences de notation ont échoué. En annonçant dimanche 9 juin au soir, à la surprise générale, la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a suscité la défiance envers la dette française. Sa décision a provoqué, dès l’ouverture des marchés lundi, une hausse des taux d’intérêt auxquels la France emprunte. Celui à dix ans (jusqu’à 3,32 %, mardi) s’est éloigné du taux auquel l’Allemagne emprunte à la même échéance (autour de 2,6 %). Cet écart (le «spread»), thermomètre habituel de la confiance des investisseurs, est encore très en deçà des records de 2011, mais il est le plus marqué depuis 2020. Après la dégradation de la notation de la dette française par l’agence américaine Standard & Poor’s le 31 mai, il avait à peine bougé.
Un signe parmi d’autres que, comme l’a souligné lundi soir une autre agence, Moody’s, la dissolution «accroît les risques» sur la maîtrise budgétaire de la France. Elle les renforce d’autant plus que la réduction de la dette publique (elle était de 111 % du produit intérieur brut l’an dernier), et plus généralement