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La dissolution de l’Assemblée a fait grimper le taux d’intérêt de la dette de 0,25 point

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Le coup de poker politique d’Emmanuel Macron a fait augmenter de façon significative le coût de financement de la dette, mais les acheteurs sont toujours là et les finances publiques ne sont pour le moment pas en danger.
(Julien Guillot)
publié le 22 juin 2024 à 12h06

L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin, a provoqué une hausse brutale du taux des obligations assimilables du Trésor, autrement dit le taux d’intérêt payé par l’Etat français sur la dette qu’il contracte. Celui-ci a augmenté aussitôt de 0,25 point. L’écart (le «spread») avec le taux payé par les Allemands (le «Bund») s’est creusé d’autant, et atteint à présent 0,74 point. D’un strict point de vue budgétaire, les effets d’une telle hausse sont dans l’immédiat relativement limités : depuis la dissolution, l’Etat français n’a levé, jeudi 20 juin, que 12,6 milliards d’euros à long et moyen terme, au taux de 3,05 % pour les emprunts à huit ans. Par rapport au dernier emprunt comparable, le 16 mai, le surcoût sera de 32,6 millions d’euros par an, soit un peu plus de 213 millions lorsque ces emprunts arriveront à échéance.

Mais si l’écart de taux persiste d’ici la fin de l’année, la facture risque d’être plus élevée : sachant qu’un peu plus de 100 milliards d’euros restent à lever sur les marchés à moyen ou long terme d’ici décembre, un surcoût de 0,25 point représenterait un peu plus de 250 millions d’euros par an, soit deux milliards d’euros à échéance, car la dette est contractée sur huit ans en moyenne. En revanche, les finances publiques sont pour l’instant loin d’être en danger : les titres de dette française sont encore plébiscités par les investisseurs, qui en demandent entre deux et deux fois et demi de plus que le Trésor public n’en émet, avec un taux de couverture compris entre 2 et 2,5.