Paris fait acte de candidature et se met sur son 31 pour accueillir la future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment de fonds (Amla, l’acronyme reprend la terminologie anglaise de l’institution) dont l’installation devrait débuter l’an prochain. Le ministre de l’Economie, Bruno le Maire, s’est fait carrément lyrique ce vendredi matin sur le sujet : «Il n’y a pas de démocratie possible quand l’argent nous échappe… pas un euro ne doit aller au jihadisme.» Avant de concéder : «Dans le passé la surveillance a sans doute été trop fragmentée.» Sa collègue du gouvernement déléguée aux Affaires européennes, Laurence Boone, rappelle, elle, que «le blanchiment de capitaux représente 5 % du PIB mondial».

Afin de remédier aux législations différentes et aux dynamiques plus ou moins fortes dans la lutte contre les lessiveuses de capitaux, l’Union européenne a donc décidé en 2021 de se doter d’une autorité européenne en la matière. Charge à cette dernière, à partir de 2026, de surveiller les actions de chaque Etat membre dans la détection et la sanction des réseaux de blanchiment, qu’ils soient liés au terrorisme ou à toute autre activité criminelle. Les mafias comme les jihadistes sont en effet à la recherche permanente de circuits financiers qui leur permettent de donner une façade légale à leurs activités illégales. C’est précisément ce que doivent normalement détecter les services nationaux de renseignements et de police. Reste que «les trous dans la ra