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Finances publiques

La France doit prendre des «décisions difficiles» pour le bien de ses finances publiques, avertit le FMI

Le Fonds monétaire international demande, ce jeudi 22 mai, davantage d’efforts à Paris pour sortir le pays de sa mauvaise situation financière. L’organisme appelle à limiter les hausses d’impôts, en misant plutôt sur la «rationalisation des dépenses publiques».
Le siège du FMI à Washington, le 8 octobre 2022. (Stefani Reynolds/AFP)
publié le 22 mai 2025 à 11h23

Des «décisions difficiles» sont nécessaires en France pour rétablir les finances publiques, affirme, ce jeudi 22 mai, le Fonds monétaire international (FMI). L’organisation mettant en garde contre des hausses d’impôts excessives au détriment de la baisse des dépenses publiques.

«La mise en œuvre de cette consolidation budgétaire substantielle nécessitera des mesures décisives et des décisions difficiles pour garantir l’équité et la justice», écrit l’institution établie à Washington dans un rapport sur les finances publiques françaises, soulignant que «des efforts budgétaires supplémentaires significatifs seront cruciaux» en plus de ceux déjà mis en œuvre.

Sans nouvelles mesures «significatives», le déficit public resterait autour de 6 % du PIB et la dette publique augmenterait jusqu’en 2030, là où le gouvernement promet à l’inverse de revenir dans les clous européens d’ici 2029, sous les 3 % de déficit.

Pour y parvenir, le FMI met en garde contre le levier des hausses d’impôts, mettant en avant le «niveau élevé d’imposition de la France», «l’un des plus élevés en Europe». «Un redressement continu des finances publiques de l’ampleur de l’effort prévu dans le plan à moyen terme de la France, qui passerait uniquement par la fiscalité, pèserait sur la confiance des entreprises, la consommation des ménages et le potentiel de croissance», alerte le FMI qui ne prévoit que 0,6 % de croissance cette année.

A la place, le Fonds conseille de «s’attacher à rationaliser les dépenses publiques et à en renforcer l’efficience, au moyen d’une action concertée à tous les niveaux d’administrations publiques : Etat, administrations de sécurité sociale, collectivités territoriales», dans un pays qui «affiche le ratio de dépenses publiques par rapport au PIB le plus élevé» dans l’UE.

Concrètement le FMI recommande un ajustement structurel «important» de 1,1 % du PIB en 2026, suivi d’environ 0,9 % du PIB par an en moyenne à moyen terme, «soit une trajectoire d’ajustement conforme à celle prévue par les autorités». Le FMI juge «approprié» le plan envisagé par la France mais appelle à un projet «étayé par un ensemble de mesures bien défini et crédible», notant qu’il «reste soumis à des risques de mise en oeuvre».

«Priorité et boussole»

Le gouvernement français compte trouver 40 milliards d’euros d’économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public en 2026, et entend présenter ses propositions d’ici au 14 juillet qui devraient mêler baisses de dépenses et hausses de recettes, en supprimant notamment certaines niches fiscales mais sans hausses généralisées d’impôts.

Il a aussi annoncé sa volonté de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs ou agences de l’Etat dans un objectif d’économies.

«Notre effort actuel de réduction du déficit et nos perspectives économiques sont crédibles», a souligné le ministre de l’Economie Eric Lombard dans une déclaration transmise à l’AFP en réaction au rapport. La maîtrise des finances publiques est «notre priorité et notre boussole dans la construction du budget 2026», a-t-il ajouté.