Derrière la vitrine d’un showroom à l’esthétisme épuré, un vendeur fait la démonstration de la Tesla Model 3. Il ouvre les portes pour révéler un intérieur nu, où un écran a remplacé le levier de vitesse et le compteur kilométrique. Des étoiles dans les yeux, Nadim, jeune malentendant, sait qu’il ne pourra pas s’offrir le bolide convoité de sitôt : mais l’idée de grimper dans une Tesla le titillait depuis longtemps. Cet après-midi-là pourtant, le showroom de la marque dans le quartier de la Madeleine, dans le VIIIe arrondissement de Paris, attire peu de curieux. La plupart des visiteurs sont des clients impatients de recevoir une voiture qu’ils ont déjà payée. Car trois quarts des acheteurs commandent aujourd’hui leur Tesla depuis chez eux. Le modèle, la couleur, les options : tout est personnalisable en quelques clics.
«J’ai acheté ma Model 3 sur mon smartphone, sans même l’avoir essayée», raconte Julien, un jeune cadre parisien. Pour faire son choix, ce papa de deux enfants s’est fié uniquement aux critiques élogieuses sur YouTube et les sites spécialisés comparant performances et coût d’entretien. Suscitant au passage l’admiration de son entourage. Car posséder une Tesla, c’est aussi un marqueur social. «On m’a demandé si j’avais gagné au loto, ironise le père de famille. Dans leur tête, une Tesla ça coûtait 100 000 balles [soit le prix de la Model X, le premier modèle commercialisé par la marque, ndlr].»
Parisiano-centrisme
Un engouement en partie suscité par l’aur