Menu
Libération
Au rapport

La relance du nucléaire ? Plus vraie dans les mots que dans les faits

Article réservé aux abonnés
Un nouveau rapport sur l’état de l’énergie nucléaire dans le monde a de quoi refroidir les ardeurs des partisans de l’atome en France. Non seulement il n’y a eu aucun nouveau projet lancé en 2022, mais l’atome a vu sa part dans la production d’électricité tomber à moins de 10 %.
La salle des machines de l'EPR de Flamanville, le 14 juin 2022. (Adeline Keil/Libération)
par Thierry Gadault
publié le 1er février 2023 à 18h34

Au moment où la France prépare la relance de son programme nucléaire avec les six nouveaux réacteurs EPR promis par Emmanuel Macron et où l’industrie de l’atome croit dur comme fer à son retour en grâce, la nouvelle édition du rapport mondial sur l’industrie nucléaire, publiée par un groupe d’experts internationaux piloté par Mycle Schneider, risque de doucher quelques ardeurs. «On est dans une situation où l’on parle du nucléaire sans tenir compte des faits, cela fait un peu peur», a d’ailleurs souligné l’intéressé, ce mardi, en introduction de la présentation de son rapport 2022.

Et les faits mis en lumière par le World Nuclear Industry Status Report (WNISR) publié chaque année par cet expert critique du nucléaire ne vont pas vraiment dans le sens d’une relance mondiale de cette énergie, certes pilotable et en partie décarbonée mais qui continue à poser question tant sur le plan de la sûreté qu’en ce qui concerne la gestion problématique de ses déchets hautement radioactifs. Ainsi, depuis le pic de 1996 (17,5% de la production mondiale), la part du nucléaire dans la production électrique mondiale n’a cessé de s’effriter pour tomber aujourd’hui sous la barre des 10%. A contrario, celle des énergies renouvelables (éolien et solaire) dans la production mondiale a bondi à près de 14% l’an dernier, un gain