Prenons la rémunération d’un cador du CAC 40, au hasard celle de Patrick Pouyanné. Le PDG de TotalEnergies, mastodonte ayant dégagé 36 milliards d’euros de bénéfice net ajusté en 2022, touche environ 6 millions d’euros par an depuis 2016 (hors année 2020, affectée par le Covid). Dans quelle mesure sa structure de rétribution peut-elle influer sur sa manière de diriger l’entreprise ? Est-il incité à un certain usage des bénéfices, lorsqu’il s’agit d’arbitrer entre dividendes, investissements et rachats d’action ? Spoiler : oui.
La paye d’un grand patron est une réalité complexe, faite d’une multitude de couches qui se superposent. Tout en bas, on trouve la rémunération fixe, celle qui est versée quoi qu’il arrive : elle s’élève à 1,55 million d’euros par an pour le dirigeant du groupe pétrogazier français – après une augmentation de 11 % en 2022. A cette base s’ajoute la «rémunération variable annuelle», qui peut monter jusqu’à 180 % du fixe. Elle représentait 2,5 millions d’euros à Pouyanné en 2021. Cet étage dépend d’une collection de critères censés refléter la «performance» du PDG, et définis par le comité des rém