Vertueuse ou fragile, la Réunion ? Dans les prochains mois, l’électricité consommée y sera à près de 100 % d’origine renouvelable. EDF a en effet remplacé le fioul de ses centrales thermiques par de l’huile de colza ; quant à l’autre producteur d’électricité de l’île, la société Albioma, elle est en train de passer du charbon aux pellets de bois. Mais ces ressources renouvelables sont importées, parfois de très loin : Europe, Amérique, Australie… Tant et si bien que selon l’Observatoire énergie Réunion, le taux de dépendance du département est de 85,8 % ! Inconcevable pour le conseil régional, maître d’œuvre du plan pluriannuel de l’énergie, qui milite pour «la souveraineté et la sécurité énergétiques de la Réunion». D’autant que les navires d’approvisionnement transitent par le canal de Suez et la mer Rouge, à la merci d’attaques des rebelles Houthis. Une cellule de crise a été ouverte à Saint-Denis, la situation poussant désormais les élus à privilégier des ressources renouvelables locales.
C’est dans ce contexte tendu qu’un consortium privé fait figure de messie, en proposant une solution à 800 millions d’euros tout de même : installer une dizaine d’éoliennes flottantes au large, capables de produire 200 mégawatts, soit «25 % des besoins des Réunionnais en 2028».