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Labels équitables : mieux rémunérer les agriculteurs, ça commence à payer

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Dans le sillage de «C’est qui le patron», de plus en plus de collectifs ou coopératives garantissent un prix d’achat décent aux producteurs, les libérant de la pression des gros groupes.
Nicolas Chabanne, fondateur de «C'est qui le patron» sur une exploitation de l'Ain. (Bruno Amsellem/Libération)
publié le 30 décembre 2024 à 19h00

Ce ne sont pas les 120 vaches laitières de Régis Mainguy qui s’en plaindront, elles qui dorment désormais sur des matelas de paille et bénéficient de ventilateurs quand la température grimpe. Des investissements possibles depuis que leur propriétaire vend son litre de lait 54 centimes à la coopérative «C’est qui le patron», quand les deux poids lourds de l’agroalimentaire, Lactalis (la marque Lactel) et Sodiaal (Candia), l’achètent à 46 centimes. Pour l’exploitation des Pierres blanches, installée dans un village de l’Ain et forte d’une production annuelle d’un million de litres, la différence se chiffre à 80 000 euros sur douze mois. De quoi non seulement couvrir totalement le prix de revient mais aussi de dégager un revenu pour l’exploitant et de contribuer à l’amélioration du bien-être animal. La vie de Régis Mainguy est aujourd’hui plus sereine : «Le soir, je ne rentre plus à la maison avec des angoisses pour l’avenir.»

Flash-back à l’automne 2016. La fermeture du marché russe provoque une crise majeure de la production laitière en France. Surproduction et chute des prix : le litre est tombé à 28 centimes. Régis Mainguy est aux avant-postes de la contestation pour réclamer des prix compatibles a