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Libération
Enveloppe dorée

L’ancien DG de Stellantis, Carlos Tavares, doit toucher 12 millions d’euros après avoir quitté son poste

Débarqué du groupe le 1er décembre, l’ex-directeur général de Stellantis recevra une enveloppe de départ de 2 millions d’euros et un bonus de «transformation» de 10 millions, a dévoilé, jeudi 27 février, le constructeur automobile dans son rapport annuel.
Carlos Tavares, au salon de l'Auto, à Paris, le 15 octobre 2024. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 28 février 2025 à 8h44
(mis à jour le 28 février 2025 à 9h02)

Il ne part pas sans rien. L’ancien numéro un de Stellantis, Carlos Tavares, débarqué du groupe le 1er décembre, doit toucher 12 millions d’euros après son départ de la direction, a précisé, jeudi 27 février, le constructeur automobile dans son rapport annuel. Il s’agit d’une indemnité de départ de 2 millions d’euros cumulée avec un bonus de «transformation» de 10 millions d’euros. Le Portugais a bénéficié, pour 2024, d’une rémunération atteignant 23,1 millions d’euros, en baisse de 37 % par rapport à l’année 2023 (36,5 millions), composée majoritairement de primes variables liées aux résultats de l’entreprise, en berne l’an dernier.

Début décembre, des informations de presse en France et en Italie, avaient évoqué des primes de départ allant de 50 à 100 millions d’euros. Stellantis avait aussi démenti ces chiffres «surévalués». D’après le rapport annuel, la maison mère des marques Peugeot, Citroën, Fiat ou encore Chrysler, a conclu un accord avec Carlos Tavares prévoyant 2 millions d’euros en indemnités de départ «tel que requis par la loi néerlandaise» puisque son siège est situé à Amsterdam. Celui qui fut aussi directeur général délégué de Renault doit toucher en plus «10 millions d’euros au titre d’un bonus dans l’atteinte d’une étape de transformation de l’entreprise».

La CFDT Stellantis a publié un communiqué dénonçant des «adieux indécents». «On espérait un réveil éthique, mais non, comme toujours c’est l’appât du gain qui l’emporte», écrit le syndicat dans un communiqué. «Difficile à avaler au lendemain d’une négociation salariale très difficile où la nécessité de rester raisonnable et le besoin de prudence ont été inlassablement répétés», dénonce la CFDT. Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction a proposé une augmentation de la masse salariale de 2,1 %, avec une augmentation minimum de 28 euros mensuel pour les plus bas salaires.

Plus de 100 millions d’euros de rémunération depuis 2021

Concernant la rémunération de l’ex-patron pour l’année 2024, celle-ci est composée d’une part fixe de 2 millions d’euros à laquelle s’ajoutent plusieurs primes atteignant 20,5 millions d’euros. D’abord «10 millions comme prime pour atteinte d’une étape dans la transformation de l’entreprise» et «10 514 494 euros représentant le reste de la charge des primes long terme, réglé en action de la société», précise le rapport. Pour l’année 2024, Carlos Tavares a aussi touché 500 000 euros de «prestations de retraite» de la part de Stellantis.

En revanche, aucun bonus de performance n’a été versé au dirigeant, les objectifs financiers n’ayant pas été atteints. Mercredi, le groupe Stellantis a présenté des résultats annuels avec un bénéfice net en fort recul sur l’année 2024 à 5,5 milliards d’euros (-70 %) et une marge opérationnelle à 5,5 % après un exercice marqué par les difficultés, notamment en Amérique du Nord. La rémunération de l’ancien patron, l’une des plus élevées dans l’industrie automobile, a souvent fait l’objet de polémiques en France. Depuis son arrivée à la tête de Stellantis, fondé en janvier 2021 à la suite de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, Carlos Tavares a touché plus de 100 millions d’euros de rémunération.

Mis à jour à 12h40 avec le communiqué de la CFDT.