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Libération
Finances publiques

Le déficit budgétaire de la France est de 100 milliards d’euros au premier semestre 2025

Avec des dépenses en baisse et une hausse des recettes, les comptes publics voient leur situation s’améliorer très légèrement selon les chiffres publiés ce mardi 5 août par le ministère de l’Economie.
Bercy, le 30 juillet. Le déficit au premier semestre marque une légère amélioration de 3,1 milliards par rapport à la même période en 2024. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 5 août 2025 à 16h59

C’est mieux, mais c’est toujours trop. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2025, les finances de l’Etat ont accusé un déficit de 100,4 milliards d’euros d’après les données publiées ce mardi 5 août par le ministère de l’Economie. Malgré ce chiffre, toujours au-dessus de la barre symbolique des 100 milliards, le déficit au premier semestre marque une légère amélioration de 3,1 milliards par rapport à la même période en 2024.

Après deux ans durant lesquels les prévisions de Bercy n’ont jamais été respectées, la nouvelle a de quoi faire légèrement souffler. Le gouvernement de François Bayrou joue sa survie sur l’enjeu budgétaire, avec l’examen à l’automne d’un très sensible projet de budget, mais doit aussi respecter les engagements pris auprès de l’Union européenne, des agences de notations, et donc des marchés. Au premier rang de ces impératifs, la réduction du déficit public, qui doit passer de 5,8 % du produit intérieur brut (PIB) à 5,4 %.

Toujours 40 milliards d’euros d’économies à trouver

Pour y parvenir, l’Etat a notamment gelé ou annulé près de 17 milliards d’euros de crédits depuis l’adoption tardive du budget, le 6 février. La mesure, ainsi qu’un recul des frais de fonctionnement, a permis de réduire les dépenses publiques de 0,6 % malgré la hausse de 2,4 % de la masse salariale et des intérêts à payer sur la dette (+ 6 %).

Autre explication réjouissante pour Bercy, les recettes de l’Etat ont augmenté de 4,2 % grâce à l’augmentation des gains issus de l’impôt sur les sociétés (7,9 %) et à l’arrêt du bouclier tarifaire sur l’énergie. Point noir : les Français ont massivement choisi d’épargner, ce qui a ralenti la consommation, et donc les recettes issues de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). La baisse des taux d’intérêt du livret A et du livret d’épargne populaire au 1er août pourrait y remédier.

Alors que l’Etat a dépensé 44 % de plus que ce qu’il a encaissé au premier semestre 2025, la nouvelle fait figure d’infime éclaircie pour François Bayrou, dont le gouvernement reste face à «l’Himalaya» des 40 milliards d’euros d’économies qu’il cherche à trouver dans le budget 2026. Et la tâche semble encore loin d’être accomplie : le plan de réduction des dépenses publiques présenté le 15 juillet avait immédiatement réveillé les menaces de censure à gauche et au RN.