Après les déserts médicaux, l’Etat tente de s’attaquer aux déserts commerciaux. Le gouvernement a annoncé mercredi lancer un plan d’aide à l’installation de commerces dans les villages qui en sont dépourvus. Ce plan, doté d’une enveloppe globale de 12 millions d’euros sur 2023, doit permettre d’accompagner un projet jusqu’à 80 000 euros pour un commerce physique et 20 000 euros pour un commerce itinérant. Les commerces alimentaires sont visés en priorité.
«L’Etat apportera un soutien à l’installation en ruralité de commerces sédentaires multiservice ainsi que de commerces itinérants permettant de desservir plusieurs communes rurales», a annoncé le gouvernement dans un communiqué signé des ministres déléguées au Commerce Olivia Grégoire et aux Collectivités territoriales et à la Ruralité Dominique Faure. L’objectif évoqué est «d’apporter rapidement aux habitants de 1 000 communes rurales une offre commerciale».
Dans le détail, l’acquisition d’un local et sa remise en état «pourront être pris en charge à hauteur de 50 % dans une limite de 50 000 euros», l’«aménagement du local et l’acquisition de matériel professionnel» pourra être pris en charge à hauteur de 20 000 euros, voire 25 000 euros «si le projet présente un intérêt particulier en matière de développement durable, ou un caractère innovant dans son modèle économique». Sont cités comme exemples, «circuits courts, insertion de publics défavorisés, implication du tissu associatif local, expérimentation d’un lieu de collecte mutualisé pour les commandes numériques».
Ouverture des inscriptions le 1er mars
Pour les commerces itinérants, l’État pourrait subventionner jusqu’à 20 000 euros pour notamment l’acquisition du véhicule professionnel de tournée, «dans une limite de 50 % des dépenses d’investissement». A cet ensemble peut s’ajouter «une aide de 5 000 euros maximum pour les prestations d’accompagnement auxquelles il pourrait recourir afin de concevoir, mettre en œuvre et faire vivre son projet».
Ce programme «s’adresse à des porteurs de projets qui peuvent être publics ou privés, étant précisé que les porteurs privés devront nécessairement disposer de l’appui de la commune d’implantation», précise le gouvernement, selon qui le guichet d’inscription, auprès des préfectures, s’ouvrira le 1er mars prochain. Les préfectures doivent rassembler les dossiers à l’échelle de leur département, dans une logique de «répartition géographique équilibrée» et faire une première sélection avant de la faire remonter au niveau des ministères, a précisé son cabinet lors d’une conférence de presse téléphonique mercredi. Ce sont plutôt des commerces alimentaires qui sont ciblés.
La même source a spécifié qu’il n’y avait pour le moment «pas d’annonce quant à la reconduction du dispositif» après 2023, mais que, «s’il avait du succès», le gouvernement «ferait tout pour qu’il soit reconduit». Invité ce jeudi sur France Info, le président de l’Association des maires ruraux, Michel Fournier a émis «quelques réserves» sur le projet estimant que «s’il n’y a pas de commerces à certains endroits, c’est parce que ce serait difficile d’en vivre. Il ne faut donc pas qu’une mesure alléchante comme celle-ci entraîne des personnes à se dire ‘pourquoi pas’ et finalement arrêter au bout de très peu de temps».