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Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

Le Medef franchit (encore) la «ligne rouge» de l’intérêt collectif

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Dans une interview donnée aux «Echos» vendredi, le patron des patrons Patrick Martin ne veut pas entendre parler d’une remise en cause de certaines aides aux entreprises pour contribuer aux 10 milliards recherchés par le gouvernement. Il veut s’attaquer au «tabou des coûts de fonctionnement du service public».
Le président du Medef, Patrick Martin, à l'hippodrome de Longchamp, à Paris le 28 août 2023. (Albert Facelly/Libération)
publié le 26 février 2024 à 16h05

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A la lecture de l’interview du président du Medef, Patrick Martin, dans les Echos de vendredi, on a eu cette vision fugace et un peu absurde du séparatisme patronal : une manif de PDG en costards gris, devant le siège de l’organisation patronale, avenue Bosquet à Paris, chantant à tue-tête un remake de «Tout est à nous, rien n’est à eux !»… Car c’est bien ce vieux slogan de gauche, retourné comme un gant façon «tout pour les entreprises, rien pour la collectivité», que le patron des patrons a renvoyé en pleine face à la foule des citoyens, salariés et contribuables lambda. Qu’a donc dit Patrick Martin ? Que la remise en cause d’une infime partie des aides aux entreprises pour contribuer au plan d’économies budgétaire de 10 milliards d’euros annoncé par le gouvernement serait «une ligne rouge» pour le Medef. Vraiment gonflé.

Est-ce à dire que le patronat serait au-dessus des contingences de la collectivité, totalement dispensé de toute contribution à l’effort commun pour réduire la dette publique qui dépasse aujourd’hui allégrement les 3 000 milliards d’euros et atteint 111,7 % du PIB ? Qu’il n’y aurait vraiment rien à gratter sur les quelque 160 milliards d’