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Le monde s’effondre, le luxe prospère

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Les géants français du secteur, LVMH en tête, affichent des capitalisations boursières inouïes, portées par l’envolée des marchés financiers et la sur-épargne des ménages liée à la pandémie.
LVMH, maison-mère de Vuitton et de Dior, vaut plus de 300 milliards en bourse et va distribuer 3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. (Loïc Venance/AFP)
publié le 16 avril 2021 à 14h20

Ce sont les GAFA français. Nos champions nationaux qui règnent sur le monde. On les appelle parfois les KHOL. Ils ne font pas dans la technologie et le numérique, comme Google, Apple, Facebook, Amazon. Ils ne changent pas la communication entre les êtres humains ou notre rapport au réel. Ils vendent des sacs, des parfums et des champagnes haut de gamme, surtout à des clients asiatiques. Un tout autre projet, très français. Les KHOL : Kering, Hermès, L’Oréal, LVMH. Nos grands groupes de luxe enregistrent des résultats financiers stratosphériques, à rebours d’une activité ralentie, au mieux, par la pandémie. Une illustration du déséquilibre de l’économie.

Le leader du secteur, LVMH, bat des records tous les jours. Au premier trimestre 2021, l’entreprise de Bernard Arnault, première fortune de France, a dépassé les prévisions : 14 milliards d’euros de ventes, soit 8 % de plus qu’en 2019. La maison-mère de Vuitton et de Dior vaut plus de 300 milliards en bourse et va distribuer 3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires cette année. Jeudi, lors de l’assemblée générale, Bernard Arnault a dit vouloir «renforcer [sa] position sur le marché mondial des produits de haute qualité». Acquisitions à venir. Le même jour, L’Oréal a sorti un chiffre d’affaires de 7,6 milliards, en croissance de 10 %. La semaine prochaine, les deux autres devraient afficher des prouesses comparables. Hermès a doublé de valeur en deux ans : telle un Bitcoin du luxe, une seule petite action du