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Le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier, homme à tout taire

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Réputé taiseux depuis son arrivée à la tête de Lactalis en 2000, le Mayennais prend soin de ne pas révéler son immense fortune. Mandataire social de quelque 140 sociétés, il achète des marques à tour de bras, sans jamais en vendre une seule.
Emmanuel Besnier à Laval, en juin 2022. (©Denis Allard/Leextra via opale)
publié le 18 mars 2024 à 12h00

Dix-huit ans : c’est le temps qu’il a fallu au patron de l’empire de l’agroalimentaire Lactalis avant de se résoudre à donner une interview à la presse. La «première de sa vie», soulignait le JDD qui s’était rendu en janvier 2018 à Laval, en Mayenne, dans le cœur névralgique du groupe, pour recueillir les propos tombés de la bouche d’Emmanuel Besnier. Du jamais-vu pour le PDG d’un groupe de cette taille, mais ce dernier a dû s’y résoudre, acculé par la crise des boîtes de lait en poudre pour bébé contaminées à la salmonelle, 35 nourrissons malades à son déclenchement, 200 déclarés à l’arrivée… Lactalis a été mis en examen en février 2023 pour «tromperie aggravée» et «blessures involontaires» dans cette affaire.

Propulsé après la mort brutale de son père en 2000 dans le fauteuil de patron du géant mondial des produits laitiers, une réussite familiale dont la saga avait démarré quand son grand-père, ancien tonnelier, avait commencé en 1933 à fabriquer des camemberts, Emmanuel Besnier a fait de son silence et de sa rareté une marque de fabrique. Le milliardaire, qui se partage le groupe à égalité avec sa sœur Marie Besnier-Beauvalot et son frère Jean-Michel Besnier, vit entre les beaux quartiers de Paris et le château du Vallon, datant du XIXe siècle, non loin