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Libération
Sortie de crise

Le prêt garanti par l’Etat prolongé jusqu’à la fin de l’année

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Le gouvernement a reçu les organisations syndicales et patronales ce jeudi pour une deuxième concertation sur la sortie de crise. Au menu : l’étude d’une suppression progressive des quatre principaux dispositifs d’aides.
Devant un cinéma de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), le 25 mars. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 22 avril 2021 à 18h45

Le gouvernement voit le bout des aides. Le ministre de l’Economie, celui en charge des Petites et Moyennes entreprises et la ministre du Travail ont réuni ce jeudi les partenaires sociaux pour une seconde étape de concertation sur l’évolution des aides aux différents secteurs. A la clé, un maintien des prêts garantis par l’Etat (PGE) jusqu’à la fin de 2021, contre une suppression prévue le 30 juin. Les entreprises auront alors la possibilité de les utiliser pour payer les dettes qu’elles auront engendrées à l’égard de leur fournisseur.

Des scénarios dessinés

Si la méthodologie de suppression progressive des trois autres dispositifs est encore à l’étude, le ministre de l’Economie a affirmé que les «entreprises pourront continuer à bénéficier du soutien des pouvoirs publics tant que des règles sanitaires leur seront imposées». Elles pourront ainsi «se projeter dans les mois à venir», a-t-il précisé. Sont concernés les secteurs soumis à une fermeture administrative ou les plus impactés par la crise, à savoir le tourisme, l’hébergement-restauration, l’événementiel, la culture ou le sport.

Rien n’est acté, mais des scénarios commencent à se dessiner. L’exécutif envisage notamment de maintenir des exonérations de charges partielles pour les secteurs les plus touchés dans les mois qui viennent. Le Fonds de solidarité, lui, sera maintenu pour les secteurs administrativement fermés, mais une baisse progressive est prévue pour les entreprises qui redémarrent, «suivant les déterminations de calendrier et des sommes qui seront étudiés par les organisations syndicales et patronales», a souligné Elisabeth Borne. S’agissant de l’activité partielle, les employeurs des secteurs «non protégés» verront leur reste à charge augmenter de 15 à 40% en juin, tandis que l’indemnisation des salariés diminuera de 84 à 72% du salaire net. Pour autant, ces règles «ont vocation à pouvoir évoluer à partir de juin», a affirmé la ministre du Travail à l’issue de la réunion.

«Fort rebond à prévoir»

L’ensemble des secteurs protégés, soit le tourisme, les transports, l’évènementiel, la culture, le sport et loisirs, l’hôtellerie-restauration, aujourd’hui pris en charge à 100% seront soumis aux évolutions du calendrier de la levée des restrictions sanitaire. «La marche intermédiaire sera de 15% de reste à charge», a-t-elle ajouté. Elisabeth Borne a également rappelé la possibilité de recourir jusqu’au 30 juin 2022 à l’activité partielle de longue durée (APLD), permettant à une entreprise confrontée à des difficultés de diminuer les horaires de travail des salariés. Le dispositif pourrait concerner 50 accords de branche et couvrirait près de 5 millions de salariés, selon les chiffres du ministère.

Pour Bruno Le Maire, «un rebond fort de l’économie française est à prévoir pour l’année 2021». Confiant en l’économie, déjà repartie à 95% selon lui, le gouvernement a l’intention de poursuivre ces réglages lors de prochaines réunions avec les partenaires sociaux. «Le gouvernement agit comme si la crise n’avait aucun effet différé sur l’emploi», regrette le représentant de la CGT présent à la réunion de ce matin, Fabrice Ageil. «Etudier ensemble la dégressivité des aides est, certes, nécessaire mais rien n’est prévu pour véritablement encadrer la relance de l’emploi», estime-t-il. Le délégué syndical réclame des mesures fortes pour anticiper toutes les conséquences des effets d’aubaine engendrés par les aides à l’embauche, ou pour conditionner les aides aux grandes entreprises afin de limiter les délocalisations qui se multiplient chez Renault, Sanofi ou Nokia par exemple.