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Défense

Le réarmement à tout-va fait les affaires du marchand de missiles MBDA

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le groupe codétenu par Airbus, BAe et Leonardo a engrangé en 2023 pour près de 10 milliards de nouvelles commandes. Depuis la guerre en Ukraine, toute l’Europe rééquipe ses armées : le problème n’est plus de vendre des missiles mais d’arriver à répondre à la demande de «l’économie de guerre».
Le missile guidé de précision Brimstone et un missile air-air MBDA Meteor visibles le 5 mars 2024 à Schrobenhausen, en Bavière. (Matthias Balk/DPA.AFP)
publié le 13 mars 2024 à 15h44

A mesure que tombent les résultats financiers mirobolants des marchands d’armes tricolores, on ne peut pas s’empêcher de fredonner le Petit commerce de Boris Vian : «Je vends des canons, des courts et des longs, des grands et des petits, j’en ai à tous les prix, y a toujours amateur pour ces délicats instruments…» Dernier industriel du secteur de la défense à dresser un bilan enthousiaste de ses ventes d’armement : le fabricant de missiles MBDA (détenu à 37,5 % par le franco-allemand Airbus, à 37,5 % par le britannique BAe Systems et à 25 % par l’italien Leonardo), dont le patron français, Eric Béranger, a vanté mercredi matin, en anglais face à des journalistes spécialisés venus de toute l’Europe, «une année 2023 extraordinaire», après un cru 2022 «déjà exceptionnel». «Le monde a changé» avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, «la force défie de plus en plus le droit international et cela se traduit par beaucoup plus de commandes de la part de nos consommateurs, il y a une demande urgente d’armement», a-t-il expliqué Sans se frotter les mains mais tout comme.

Jugez plutôt : l’an dernier, le groupe MBDA, lointaine descendance du missilier Matra de Jean-Luc Lagardère et aujourd’hui l’une des incarnations de «l’Europe de la défense», a vu son carnet de commandes de mis