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Restauration

Le roi de la nuit parisienne, Benjamin Patou, vidé de sa boîte par son actionnaire

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L’investisseur Walter Butler prend le contrôle de Moma group, fondé et dirigé par Benjamin Patou, qui compte une trentaine de restaurants et lieux festifs. Une page se tourne dans la nuit parisienne.
Benjamin Patou, fondateur de Moma Group, à Paris. (Stéphane Lagoutte/Challenges. Rea)
publié le 14 janvier 2025 à 19h56

De l’art d’habiller une prise de pouvoir plutôt brutale. Le Moma Group, une trentaine de restaurants et lieux de nuits (Le bœuf sur le toit, Victoria…), 115 millions de chiffre d’affaires et 1 000 salariés, change officiellement de propriétaire. Il passe dans le giron de la société Butler Industries, qui en détient désormais 85 % aux côtés de quatre actionnaires minoritaires, dont l’artiste Patrick Bruel. «Cette activité nécessite des investissements assez importants», précise l’homme d’affaires Walter Butler à Libération. Ce dernier entend désormais développer le groupe Moma en Asie, au Maroc ou encore au Moyen-Orient. En réalité, Moma Group était plombé par une dette importante, dont un prêt garanti par l’Etat de 40 millions d’euros contracté durant la période Covid, et dont 19 millions d’euros restent à rembourser.

Le fondateur du groupe, Benjamin Patou, petit-neveu d’un couturier et parfumeur, est donc courtoisement mais fermement poussé vers la porte par un actionnaire qui a commencé à prendre 40 % du capital en 2023 pour 30 millions d’euros. Visiblement pas du tout satisfait des résultats. «Nous avions un plan pour 2024 et il n’a pas été tenu», indique Walter Butler qui va nommer un nouveau dirigeant exécutif. La fermeture de deux restaurants situés dans le quartier des Docks à Marseille incombe notamment à la précédente direction.

«La carpe et le lapin»

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