De l’art d’habiller une prise de pouvoir plutôt brutale. Le Moma Group, une trentaine de restaurants et lieux de nuits (Le bœuf sur le toit, Victoria…), 115 millions de chiffre d’affaires et 1 000 salariés, change officiellement de propriétaire. Il passe dans le giron de la société Butler Industries, qui en détient désormais 85 % aux côtés de quatre actionnaires minoritaires, dont l’artiste Patrick Bruel. «Cette activité nécessite des investissements assez importants», précise l’homme d’affaires Walter Butler à Libération. Ce dernier entend désormais développer le groupe Moma en Asie, au Maroc ou encore au Moyen-Orient. En réalité, Moma Group était plombé par une dette importante, dont un prêt garanti par l’Etat de 40 millions d’euros contracté durant la période Covid, et dont 19 millions d’euros restent à rembourser.
Le fondateur du groupe, Benjamin Patou, petit-neveu d’un couturier et parfumeur, est donc courtoisement mais fermement poussé vers la porte par un actionnaire qui a commencé à prendre 40 % du capital en 2023 pour 30 millions d’euros. Visiblement pas du tout satisfait des résultats. «Nous avions un plan pour 2024 et il n’a pas été tenu», indique Walter Butler qui va nommer un nouveau dirigeant exécutif. La fermeture de deux restaurants situés dans le quartier des Docks à Marseille incombe notamment à la précédente direction.
«La carpe et le lapin»
Benjamin Patou, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de Libération, se voit proposer un poste honorifique