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Epargne

Le taux du Livret A va baisser à 1,7 % en août

La baisse, la plus importante depuis 2009, sera la deuxième de l’année, après une première diminution de 3 % à 2,4 % le 1er février.
A Paris, le 11 septembre 2024. (Riccardo Milani/Hans Lucas. AFP)
publié le 16 juillet 2025 à 15h24

La baisse est conséquente. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a proposé ce mercredi d’abaisser le taux du Livret A à 1,7 % au 1er août, contre 2,4 % actuellement, proposition avalisée dans la foulée par Bercy. Cette baisse, inédite par son ampleur depuis 2009, est la deuxième de l’année, après un premier passage de 3 % à 2,4 % le 1er février.

Les Français, qui cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur les Livrets A et les livrets de développement durable et solidaire (LDDS), plafonnés respectivement à 22 950 euros et 12 000 euros, sont particulièrement friands de ces placements qui permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée.

Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre qui vient de s’écouler. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.

Un bol d’air pour les acteurs du logement social

Le gouverneur a choisi pour le taux du Livret A, aussi valable pour le LDDS, de s’en tenir au strict calcul de la formule. Un tel taux reste supérieur à celui de l’inflation de juin, mesurée à 1 % sur un an, selon la dernière publication de l’Insee. «La fixation du taux du Livret A à 1,7 % continuera donc à protéger le pouvoir d’achat de ses détenteurs», a souligné la Banque de France dans un communiqué.

Elle offre aussi un bol d’air aux acteurs du logement social, qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année. Eminemment politique, le taux du Livret A a fait l’objet de fréquentes dérogations ces dernières années – principalement au désavantage des épargnants.

Le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, passe de 3,5 % à 2,7 %. Ce taux fait l’objet d’un «coup de pouce» : sa formule théorique aurait dû le faire ressortir à 2,2 %. «Les mesures de soutien régulières pour promouvoir le LEP ont porté leurs fruits», se félicite la Banque de France, avec «presque 12 millions» de LEP ouverts. Ce total, loin des 19 millions éligibles, reste aussi sous l’objectif de 12,5 millions que la Banque de France s’était fixé pour l’été dernier.

L’argent placé sur les Livrets A et les LDDS est réparti entre les banques (40,5 %) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5 %). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE. La Caisse des dépôts et consignations, bras financier de l’Etat, scinde, au sein du Fonds d’épargne, son enveloppe en deux. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.

La Caisse des dépôts a été critiquée cette année pour l’opacité de ses placements, dont certains dans des entreprises engagées dans la production de pétrole. Elle rétorque que son exposition aux énergies fossiles «demeure inférieure à 5 milliards d’euros». Depuis fin 2024, l’argent du Fonds d’épargne est aussi fléché, via les banques, vers des prêts dédiés à la transition énergétique et écologique. Il pourrait également être mis à contribution pour financer la relance du nucléaire en France.